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Partage de butin

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Alger, le 16.01.2018

Partage de butin

Ces dernières semaines, la dégénérescence du pouvoir algérien s’est accélérée. La crise financière induite par la chute du prix du pétrole a mis à mal le pouvoir d’achat de la population mais probablement plus encore les prébendiers du régime dont les appétits voraces s’impatientent face à l’extinction de la rente. C’est que l’opération de transfert de ce qui reste du patrimoine national public vers les intérêts privés attise les convoitises et les rivalités.
Le PPP n’est pas, à l’évidence, la traduction concrète d’une politique libérale, pensée et exécutée en fonction d’objectifs économiques transparents mais le paravent d’une distribution indue des biens de la communauté nationale à la clientèle affamée par les restrictions budgétaires.
La création monétaire n’est qu’un des leviers pour effectuer ce hold-up hors normes. Ainsi, le pouvoir instruit la banque centrale pour imprimer de la monnaie, puis celle-ci sera transférée sous forme de crédits aux prête-noms et aux clientèles, qui rachètent alors une partie du capital social des meilleurs entreprises à des prix symboliques et selon des procédures occultes et sans contrôle. Ils auront alors, selon les dispositions de la loi de finance 2016, cinq années pour racheter l’ensemble du capital de ces entreprises, le temps qu’il faut pour les essorer et les récupérer gratuitement. Enfin, cerise sur le gâteau, ils rembourseront les prêts à moyen et long terme selon un cours du dinar qui sera alors au plus bas, vu l’inflation et la dépréciation de la monnaie nationale, inéluctables et programmées. De la sorte, et après cinq années, le régime aura « légalement » transféré l’essentiel des richesses nationales à un groupe de prédateurs qui disposeront alors définitivement du pays.
Ce qui a fait bouger la « Présidence de la République », le FLN et les « nouveaux opposants », contre le Premier Ministre, n’est pas l’intérêt public national mais la répartition du butin et le rôle de « régisseur ». Cette opération nécessitait le 4ème mandat. Le risque pris par le cercle présidentiel en imposant un homme terrassé par la maladie mais néanmoins accroché au trône, n’avait d’égal que les fortunes promises au bout du deal.
L’absence manifeste du Président de la République dans les arbitrages lors de la prise de décision, les contradictions internes au régime, la chute du prix du pétrole et la réaction de plus en plus forte de la population, ont contrecarré, jusqu’à présent, la réalisation de ces desseins. Mais pour combien de temps encore ?

C’est alors que le cinquième mandat devient vital. Un changement à la tête de l’Etat remettrait en cause tous les échafaudages et les équilibres négociés et serait un désastre pour les hommes du régime dont certains devront probablement faire les frais de la faillite générale des dernières vingt années !
Le 4ème mandat n’en fini pas de déployer ses maléfiques conséquences, le 5ème, si par malheur devait advenir, n’en serait que l’une d’entre elles.
Après une révolution admirable où la Nation a sacrifié 1.5 millions de ses enfants, le pays est tombé aujourd’hui bien bas, dirigé qu’il est par une bande de complices dont le seul but est la satisfaction de leurs intérêts et la compensation de leur propre insignifiance.
La conjoncture impose aujourd’hui un sursaut national. Les prochaines élections présidentielles peuvent être un tremplin pour une phase transitionnelle en vue de remettre sur pied des institutions dignes d’un pays et sortir le pays du guêpier dans lequel il a été fourvoyé. L’opposition a-t-elle les moyens politiques et psychologiques pour présenter un candidat unique et sauver le pays ?

Le Président

Soufiane Djilali

Hacen Dadda

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