Conseil Scientifique

Blé en Algérie : la production et les insuffisances

Temps de lecture : 2 minutes

 

Avec une consommation estimée à plus de 10,5 Million de tonne, l’Algérie occupe la première place mondiale en termes de consommation de blé par habitant (plus de 230 KG / tête d’habitant) et avec une production locale oscillante entre 2,5 et 4 Million de tonne selon les années.

De ce fait, et afin de subvenir aux besoins de la population, l’Algérie a recours massivement aux importations, en grande majorité en blé tendre panifiable par le biais de l’Office Algérien Interprofessionnel des céréales (OAIC), à hauteur de 6 Million de tonne environ.

Pour l’année 2020, et suite à l’effet combiné de la crise de la Covid19 et la chute du prix des hydrocarbures et son impact sur les réserves de change, l’OAIC s’est vu obligé de réduire le volume des importations, passant de 7,5 Million tonne à environ 5,5 Million toutes céréales confondues.

Cela s’accompagne également, d’un changement dans la politique publique de subvention des produits de premières nécessités (journal officiel N° 52 du 02 Septembre 2020), ainsi les autorités publiques ont décidé d’abandonner les subventions sur les semoules et farines, vendues en unités de conditionnement inférieures à 50 kg (non destinées aux boulangers et collectivités), mais néanmoins fixant leur prix de cession au public, afin de limiter l’impact de ce décret sur le portemonnaie du citoyen et tenter de préserver tant bien que mal le pouvoir d’achat grandement pénalisé par la crise sanitaire, cela aura pour impact double en l’occurrence, une réduction de l’offre en matière première suite a la réduction des importation, et une baisse des marges bénéficiaires des transformateurs au vue de la réglementation des prix de cession, cette dernière aura pour effet la disparition des petits producteurs.

Pour espérer continuer a soutenir le prix de la baguette de pain, il est primordial de lutter efficacement contre le gaspillage, notamment au niveau des collectivités, et revoir la politique de subvention, qui devrait être supprimée, et orientée vers les couches les plus défavorisées de la population, sous forme d’aide directes.

D’autre part, il est préférable d’abandonner la baguette de farine blanche connue pour ses effets néfastes sur la santé, et se tourner vers la baguette de semoule (faite de blé dur), cela aura un effet double, d’abord sur la santé de la population et sur les finances publiques.

 

Contribution de Khalil Benabid,
Membre du Conseil National
Président de la Commission Agriculture au Conseil Scientifique Jil Jadid

 

 

 

 

Nassim BENDALI

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