«Nous sommes pour le compromis et pas les compromissions»

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Soufiane Djilali, chef du parti Jil Jadid, revient dans cet entretien, accordé à notre journal Crésus, sur les raisons qui le poussent à participer aux prochaines élections législatives algériennes.

Propos recueillis par S. Chaoui

Crésus : Quelle sera votre représentation à travers le territoire national et seriez-vous présent sur les 58 wilayas !

Soufiane Djilali : Jusqu’à présent, nous sommes en train de confectionner nos listes sur plus d’une cinquantaine de circonscriptions électorales et nous sommes toujours en concertation pour essayer de finaliser et d’arriver à 58 wilayas.

On verra d’ici les prochains jours. Mais nous sommes déjà présents sur l’essentiel des wilayas. Ce sont les nouvelles wilayas du Grand Sud qui nous posent quelques petits soucis. Nous avons réussi à réunir largement plus que 25 000 parrainages et nous avons dépassé amplement les 23 wilayas. Nous sommes donc tout à fait dans les normes, bien sûr avec des listes qui seront établies en fonction des critères imposés par la loi électorale.

Quel nombre de sièges espérez-vous obtenir ?

Ça c’est beaucoup plus compliqué. On ne connaît pas encore la réalité du terrain. Il y a une partie de l’opinion qui hésite à participer, pour ne pas dire qu’elle boycotte. On ne sait donc pas. On fera de notre mieux et on verra ce qui va advenir. Je n’ai vraiment pas de pronostic à donner….

Certains partis du camp démocratique ont décidé de boycotter les élections, quel est votre avis à ce propos ?

Parmi les participants aux prochaines élections législatives, figurent les anciens partis alliés de l’ancien régime incarné par le président déchu et le courant islamiste. Concernant le courant démocrate,  je pense qu’on (Jil Jadid) est maintenant en position de représenter ce courant puisque les habituels partis politiques qui sont étiquetés démocrates boycottent. Donc on se retrouve dans une situation où on doit assumer presque seul ce courant d’idée. En ce qui concerne Jil Jadid, on pense qu’il faut porter la responsabilité et il faut être présent.

Ne pensez-vous pas que cela vous soit préjudiciable ?

Le pays est en crise, il faut sortir le pays du piège dans lequel il est enfermé. Bien sûr que ça peut ne pas plaire à tout le monde. Mais ça, en tant que politique, on doit l’assumer. Donc on assume en toute bonne conscience et en tout honneur cette charge. On ne pense pas à l’image du parti, avant de penser à la sécurité du pays.

Dans le même sens, est-ce que à long terme, vous vous verriez occuper un poste de ministre ?

Personnellement, je ne suis pas candidat, et je ne serai pas candidat. Je pense vraiment que la place est aux jeunes. Maintenant après l’élection, on verra ce qui pourra se passer par la suite, mais pour le moment je n’en ai aucune idée. Il faut laisser les Algériens s’exprimer et puis la carte politique se dessinera après le 12 et à partir de ce moment-là on avisera.

Ce n’est donc pas un non catégorique…

Non, la politique c’est l’art du possible, il faut donc savoir où poser les limites. Nous sommes pour le compromis et pas les compromissions. On verra donc en fonction de ce que nous donnera le peuple algérien. On assumera la quote-part de ceux qui voteront pour nous….

 

S. C