Malheureusement, après la visite du ministre français des Affaires étrangères à Alger, nous espérions tous une reprise normale des relations. Or, il semble que nous entrions dans un nouvel imbroglio. À mon sens, la relation algéro-française est aujourd’hui largement instrumentalisée par certains partis politiques en France. Cela devient de plus en plus manifeste, car il est pour le moins surprenant qu’on ressorte une affaire vieille d’un an, qui ne semble pas reposer sur des fondements sérieux. Les protagonistes sont bien connus en Algérie et n’ont aucune crédibilité en tant qu’opposants politiques. Malheureusement, l’affaire a été largement exagérée.
L’objectif semble clairement être d’ordre politicien, au-delà des différends réels et objectifs qui peuvent exister entre l’Algérie et la France. Il est évident que plusieurs questions restent en suspens, et que des reproches peuvent être formulés des deux côtés. Toutefois, ce type de contentieux devrait se traiter en dehors de toute mise en scène médiatique, qui ne fait qu’envenimer les choses. Ni les peuples français ni algérien n’en sortent gagnants.
À chaque tentative d’apaisement, il semble qu’un nouvel élément vienne relancer le conflit. Cette fois-ci, sincèrement, en essayant de rester objectif, sans adopter une posture dogmatique, idéologique ou nationaliste, j’ai le sentiment que la partie française n’agit pas de façon cohérente. La dernière affaire n’a rien de sérieux : les accusations portées contre un membre du consulat sont très floues, et cette histoire d’« enlèvement supposé » datant d’un an refait surface de manière inattendue. Il y a trop d’éléments incohérents.
L’affaire du prétendu enlèvement et assassinat est bancale. La personne concernée a déclaré avoir été libérée après 24 heures sans qu’il ne lui soit rien arrivé. Le fait que ce dossier ait été rouvert par la DGSI implique l’implication du ministère de l’Intérieur. Or, les discussions de cette nature doivent se dérouler dans le cadre strict des relations diplomatiques, entre présidents et ministres des Affaires étrangères. Le ministère de l’Intérieur n’a pas à intervenir dans ce domaine.
Le gouvernement algérien avait répondu favorablement aux initiatives des deux présidents. Alger a accueilli normalement le ministre français des Affaires étrangères, et les communiqués qui ont suivi étaient empreints d’optimisme. Le président algérien avait même évoqué une « nouvelle phase ». Alger avait accepté de ne pas mentionner le Sahara occidental, qui était pourtant à l’origine de la crise. Ressortir une vieille affaire pour raviver les tensions n’était pas un choix judicieux.
Je ne peux pas dire jusqu’où ira Alger, mais la blessure est évidente. L’Algérie refuse d’être un enjeu dans la politique intérieure française. Il existe une fracture entre une certaine droite, proche de l’extrême droite, et l’exécutif d’Emmanuel Macron. Les tensions entre nos deux pays ne doivent pas servir des objectifs électoralistes.
C’est plus grave. Un représentant de l’ambassade d’Algérie en France est détenu sur la base de soupçons vagues, malgré son immunité diplomatique. Il s’agit là d’une provocation manifeste. On exige de l’Algérie une forme de reddition, ce qui est inacceptable. Pourtant, les autorités algériennes ont multiplié les efforts pour dépasser les tensions héritées du passé, mais ce passé revient sans cesse hanter le débat politique français.
Cette interview est une transcription de l’intervention du président du parti Dr. Soufiane Djilali avec Radio Orient
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