Que pouvons-nous dire en ce jour du 05 juin 2020, date-anniversaire de la journée internationale de l’environnement et qui pourrait intéresser les Algériens? rien, ou presque!
S’il est vrai que la situation de «Confinement» imposée par la pandémie de Coronavirus a permis à la terre de « respirer» un peu des dégâts occasionnés à notre environnement depuis la nuit des temps, il n’a malheureusement pas « Dépolluer» tous ces « esprits » malsains qui continuent à « polluer » l’environnement sociétal des Algériens….
Pendant tous les mois du « Hirak», les algériens commençaient à s’intéresser à leur environnement, en opérant des actions de «salubrité publique » qui ont laissé pantois les plus irréductibles… La jeunesse s’organisait à travers le territoire national en groupe ou individuellement et s’imposait un devoir de «nettoyer» toutes les rues où se déroulaient les marches. Une jeunesse qui imposa le respect par sa maturité et son engagement à lutter contre la pollution et les gaspillages !
Mais, on ne peut se voiler la face, car les « sales habitudes» reprenaient de plus belle les autres jours de la semaine ordinaire….
Et voilà qu’arrive, sans crier gare la pandémie du Covid-19 qui a annihilé l’arrogance de l’humanité entière et les Algériens n’y échappent pas …
Le confinement obligatoire pour de larges pans de la population sur l’ensemble du territoire a fait montrer combien l’être humain a fait mal à la terre…
En quelques semaines seulement de « couvre-feu »,tout le monde a constaté que le ciel reprenait tout doucement son bleu perdu, l’air son oxygène et la terre ses différentes couleurs vivantes…Dans les villes, ce sont les détritus, et autres points qui ont disparu de la vue même en plein mois de Ramadhan..
N’empêche, cette situation a aussi dévoilé combien l’insouciance, l’indiscipline, l’incivilité et le manque de confiance ont la peau dure chez une grande partie de la population…
Dire cela, va certainement attiser certains esprits « malintentionnés » et m’accuser de porter atteinte au moral des troupes…
On est allé jusqu’à faire croire aux citoyens que cette épidémie de Corona virus n’existe même pas, sinon une machination contre le peuple !
La preuve, il a suffi qu’on allège un tout petit peu le confinement durant le mois de Ramadhan, pour voir les comportements insouciants et rebelles ressurgir en quelques heures… Des chaines interminables pour la « zlabia », dans les marchés et autres commerces de tout, des sorties de villégiatures en famille,… L’expression: «Chassez le naturel et il revient au galop » s’adapte bien à cette curieuse situation. Et résultats des courses, la courbe de contamination et de cas positifs au « covid-19» un moment stationnaire, s’affole en quelques jours, et la situation épidémiologique est revenue au stade de départ… Tous les sacrifices des « soldats en tenue blanche » et des millions de citoyens sont tombés à l’eau!
Là, le scientifique et militant, tombera des nues…Il n’a plus de réponses « cartésiennes, logiques et sensées » à partir du moment où parce qu’il y a une perte de confiance totale de tout ce qui vient des autorités publiques, représentation du pouvoir pour le commun des mortels, on va jusqu’à prendre le risque de mettre sa vie et celle d’autrui en danger…
Et, oser commenter les appels à la reprise des rassemblements et marches du moment que le « coronavirus » n’existe pas selon eux, vous fera attirer les « foudres de guerre »et sans délai.
Alors, les sites des réseaux sociaux, en particulier Face Book deviennent pour beaucoup le refuge idéal pour sortir du « réel » qu’on ne peut ou ne veut pas admettre pour s’engouffrer dans le « virtuel » où tout est permis : Diffamations, accusations, jugements expéditifs, harcèlements,… contre tous les autres considérés comme adversaires et parfois même comme ennemis ..En fait, il s’agit d’un moyen qu’il utilise pensant qu’il va leur créer une fausse position ou posture, et qu’offenser les « autres » élèvera leur niveau…
Cet état d’esprit exprime en fait la prédominance d’une mentalité d’exclusion très similaire à ce que fait le système politique Algérien depuis toujours.
Ce sont des comportements qui conduisent au lynchage médiatico-politique et symbolique de toute figure politique ou non, et de toute organisation qui contredit cette «croyance maladive» ou qui affiche sa différence par son opinion ou sa pensée…
Il s’agit vraisemblablement de l’expression d’une idéologie «uniciste et totalitariste» qui crée une forme de crise éthique et morale plus que comportementale et intellectuelle sur ce qui peut être considéré comme scène politique.
Cette crise a surtout engendré une »pauvreté intellectuelle et politique » qui se traduit insidieusement par une tendance totalitaire qui fait transcender les régimes tyranniques de la souveraineté des peuples et qui permet ainsi aux opportunistes, arrivistes politiques, et à tous les extrémistes de gauche et de droite de s’emparer des pratiques politiques à leur seul profit et au détriment de la majorité silencieuse…
C’est très grave la situation à laquelle on est arrivé, et on ne doit pas se taire au risque d’assister à des «dérives» plus dangereuse sur le tissu social .
Les mêmes questions sont posées à chaque fois: A qui la faute? Qui est responsable? Pourquoi sommes-nous toujours pris de court? Fatalité ou responsabilité de l’homme? Sans qu’il y ait un semblant de réponse, sauf pour jeter à la populace incivile que nous sommes, selon eux, leurs vérités absolues selon lesquelles ils ne sont point responsables de quoique ce soit! De l’arrogance, en plus de l’irresponsabilité! Mais, cela ne doit pas nous étonner outre- mesure, car ils n’ont que «ça» à offrir.
Alors, il est permis de se poser des questions sur leurs intentions et leurs motivations
L’impression nous est donnée, que tout le monde tourne le dos aux véritables problèmes de la cité, et nous continuons à subir les conséquences de ce désastre, sans espoir de trouver des solutions durables à la mal-vie de nos concitoyens. Comme, si tout le monde est atteint de cécité!
En 2020, l’Algérie est toujours ce grand bazar où tout est permis, et où tout le monde trouve son compte au détriment de la rationalité.
Et n’est-il pas arrivé le moment pour nous tous de se poser la question quintessentielle : « Et si ? »
Dr Lakhdar Amokrane
Premier secrétaire et membre du conseil politique de Jil Jadid
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