Quelle modernité pour l’Algérie? Jil Jadid relance le débat

Quelle modernité pour l’Algérie?  Jil Jadid relance le débat

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«L’impératif est de pouvoir doter la société d’outils et de mécanismes adéquats pour une réelle entrée dans l’ère de la modernité ». Soufiane Djilali 

Loin du discours politique et axé sur la recherche des voies et solutions pour porter un réel projet de société, le Conseil Scientifique de Jil Jadid, s’est penché ce samedi sur les capacités de l’Algérie à structurer sa modernisation. C’est dans cette optique, que le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, a insisté, lors de cette conférence, sur «l’importance pour l’Algérie et, notamment pour l’élite algérienne de prendre de la distance au regard des événements politiques pour introduire le débat autour des voies de la modernité en Algérie».

Mettant en avant «la nécessité de connaître le fonctionnement de la société et ses besoins pour pouvoir proposer des solutions aux grands problèmes. Ces derniers sont loin d’être superficiels et s’articulent autour du fait que la société a perdu ses repères». C’est dans ce sillage que le président de Jil Jadid précise que le but de cette conférence, n’est autre que de s’interroger sur le devenir de notre pays, et sur la nature de la contribution de tout un chacun, citoyens, responsables et dirigeants, dans l’édification d’une nation moderne. Pour sa part, l’invité de la conférence, le docteur Nourredine Bekkis, professeurs en sociologie politique à l’université d’Alger3, est longuement revenu sur les critères fondamentaux pour l‘émergence de la modernité précisant, que «l’absence de la dignité et de la liberté des hommes, et de résultats probants en matière de recherche scientifique et de découvertes, la création et l’innovation ne peuvent être possibles. La peur et la colère qui caractérisent notre société font barrage aux actions de modernité». Arborant dans ce sens, le conférencier explique que «les tentatives de modernisation ne devraient pas se construire sur des arguments fallacieux, présentant des effets néfastes à retardement».

Des effets que le docteur qualifie de conséquences désastreuses sur la société et sur les chances d’émergence d’une réelle voie de modernisation. Pour lui le plus important en dehors de ces critères, est de savoir quel modèle de modernisation serait le plus adapté à la réalité algérienne. Intervenant par visioconférence à partir de Paris, le président de la Fondation de l’Islam de France, le docteur Ghaleb Bencheikh, explique qu’en ce qui concerne l’Algérie «la modernité n’est pas uniquement d’ordre technologique ou matérielle, mais elle doit être surtout politique et intellectuelle. À ce titre, il y’a lieu de relever des défis et les enjeux sont cruciaux. Car il s’agit tout d’abord de défis de gouvernance, à savoir l’alternance, le changement et l’équilibre des pouvoirs. Respecter les institutions est de la plus haute importance».

Dans ce sillage, le docteur Ghaleb Bencheikh sur l’impératif d’adhésion de ceux qui aspirent à gérer les affaires de la nation, au principe du respect des lois, met en avant avec force le développement de l’Éducation nationale, de l’instruction, du savoir pour une meilleure préparation des citoyens de demain. Revenant sur le fond de la problématique posée lors de cette conférence, Soufiane Djilali a tenu à mettre en exergue l’importance de la liberté dans la réflexion sur la modernité, dénotant la menace que véhiculent les effets de la critique et du doute sur toutes les actions de modernisation. Pour lui l’impératif est de pouvoir doter la société d’outils et de mécanismes adéquats pour une réelle entrée dans l’ère de a modernité affirmant qu’ on peut avoir une société cohérente, mais stérile et non productive».

Par Sidali Amzal
Pour le quotidien L’Expression 21/11/2022
Lien vers article : https://www.lexpressiondz.com/nationale/jil-jadid-relance-le-debat