Le communiqué du Conseil des Ministres du 31 octobre dernier, abordant les difficultés, pour ne pas dire l’incapacité, du gouvernement à réguler les prix de certains produits de 1ère nécessité, évoque la possibilité de «recourir à l’importation, à titre urgent et exceptionnel, pour préserver le pouvoir d’achat et inonder le marché des produits objet de spéculation, particulièrement les produits de large consommation et les viandes blanches ».
Le fait d’aborder une telle mesure dans un Conseil des Ministres démontre, et c’est cela le plus inquiétant, combien l’absence de stratégie pour faire face au problème de la flambée des prix laisse place à des effets d’annonce et à des décisions prises au jour le jour, sans aucune vision globale et en dépit du bon sens économique.
Le gouvernement qui n’arrive pas à réguler les prix des produits locaux pourra t-il garantir que le fait d’importer massivement des produits pour « inonder le marché » va avoir l’effet escompté ?
Si ce gouvernement pense pouvoir administrer les prix des produits importés, que ne l’a-t-il pas fait pour ceux produits localement et dont il cherche à casser les prix ?
Pour quelle raison vouloir casser la production nationale en important en masse uniquement parce qu’on n’arrive pas à mettre en place les conditions d’une économie de marché saine ? Pourquoi chercher à creuser davantage une balance commerciale déjà largement déficitaire à chaque frémissement à la hausse des prix du baril de pétrole ?
Persévérer dans la fuite en avant et le non-sens économique ne fait qu’entretenir le problème.
Les mêmes méthodes produiront fatalement les mêmes effets et on ne peut pas dire que jusque là ce fut une réussite.
Le pays a besoin d’une vision sérieuse, ambitieuse et audacieuse pour s’attaquer aux réformes de fonds, seules à mêmes de créer un climat de confiance avec des retombées positives sur la croissance, l’investissement, l’emploi et le pouvoir d’achat des algériens.
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