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Éditorial : Une Loi de finances sans vision ni ambition

Temps de lecture : 2 minutes

 

Les lois de finances se suivent et se ressemblent, et la loi de finances 2023 ne déroge pas à la règle !

Malgré les quelques notables mesures incitatives en faveur de l’investissement, en particulier en matière d’entreprenariat, il n’échappe à personne que 71% des dépenses publiques prévisionnelles concernent le budget de fonctionnement.

Ce dernier, augmente de près de 55% par rapport à la loi de finance 2022, absorbe l’intégralité des recettes, et creuse davantage le déficit budgétaire. Le budget de fonctionnement est égal à 123% des recettes prévisionnelles !

Ainsi, les dépenses de fonctionnement augmentent bien plus vite que les recettes prévisionnelles, qui elles sont en hausse de 39% par rapport à la loi de finance 2022, notamment grâce à des recettes fiscales dopées par les prix actuels des hydrocarbures.

Parent pauvre de la dépense publique, le budget consacré à l’équipement, équipements publics et aides d’investissement accordées aux entreprises privées, représente quant à lui à peine un tiers des dépenses, en augmentation de 13%.

Ces chiffres et cette structure des dépenses, sont un bien mauvais signal donné par une loi de finances clairement orientée dépenses publiques à tout va, non pas pour promouvoir et soutenir l’investissement productif, créateur de richesses et d’emploi, mais pour financer le fonctionnement de l’État et des redistributions qui, certes permettent d’atténuer, temporairement, la pression sociale, mais ne sont pas le produit d’un développement économique et n’auront donc que peu d’effet sur la consommation et la production interne et donc sur le marché de l’emploi et la croissance.

A l’évidence, ce n’est pas ainsi que nous allons renforcer nos marges de manœuvre pour juguler l’inflation et nous préparer à affronter le scénario d’un retournement de situation concernant les prix des hydrocarbures dans un contexte d’instabilité internationale et de forte volatilité des prix des matières premières.

Autant dire que le pays sera vite rattrapé par les conséquences d’un tel manque de vision et d’ambition économique forte qui ne manqueront pas d’accentuer davantage les déséquilibres et le déclassement social, sans parler de la dévalorisation de l’acte de création de richesse et de la valeur travail.

Assurément, le pays a besoin d’une stratégie de développement sur le long terme qui engage le pays à l’horizon de 2050. Le surplus de ressources dégagées, momentanément, par les hydrocarbures doit être utilisé comme un levier pour cette stratégie et les lois de finances comme la déclinaison de cette vision et ambition économique.

 

 

Par : Zoheir Rouis

Vice-président de Jil Jadid

Président de Jil Jadid Monde

 

 

Nassim BENDALI

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