Temps de lecture : < 1 minute La décision annoncée de retirer de la circulation les bus, que dis-je les épaves, les cercueils ambulants de plus de 30 ans survient dans un contexte tragique, après l’accident qui a malheureusement coûté la vie à 18 innocents largement évitable, apparaît plutôt comme une réaction contrainte par l’émotion que comme une politique de prévention réfléchie.
Ce drame qui restera gravé dans la mémoire collective nous rappelle, une fois encore, que l’absence d’anticipation dans la gestion des affaires publiques se paie au prix le plus lourd : celui de vies humaines.
La responsabilité politique ne se
limite pas à réagir après coup, dans l’émotion ou sous la pression des drames.
Gouverner suppose d’identifier les risques, de prévenir les dangers et de mettre en place les dispositifs nécessaires avant qu’il ne soit trop tard.
Or, dans ce dossier, tout était connu : l’état vétuste d’une grande partie du parc de transport, le non-respect chronique des règles de sécurité, l’impunité des comportements irresponsables.
Rien de cela n’était imprévisible.
La question n’est donc pas seulement celle d’un accident tragique, mais celle d’une carence de prévoyance et d’anticipation.
Laisser circuler des véhicules obsolètes, tolérer l’indiscipline et l’avidité de certains acteurs du secteur, c’est exposer les citoyens à des risques mortels.
Une gouvernance moderne se mesure à sa capacité à agir en amont, à mettre la vie et la sécurité au centre des priorités, et non à attendre que la tragédie frappe pour réagir.
Il est temps que la gestion des transports et de la sécurité routière ne soit plus traitée comme une question secondaire, mais comme un enjeu national.
Gouverner, c’est prévoir. Gouverner, c’est anticiper. Gouverner, c’est protéger.
Chaque manquement à cette exigence se traduit par des drames que nul discours ne pourra effacer.