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OÙ EST LA TRANSPARENCE DANS TOUT CELA ?

Temps de lecture : 2 minutes

L’Algérie s’est engagée, dans le cadre de la COP21 et de son Premier Rapport Biennal de Transparence (BTR1), à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 7 % dans un scénario inconditionnel et jusqu’à 22 % si un soutien international est apporté.

Ces engagements nécessitent des politiques publiques claires et une mise en œuvre rigoureuse.

Or, la récente décision d’importer 10 000 bus neufs sur les 84 000 déclarés vétustes pour remplacer une partie du parc vieillissant soulève de sérieuses questions.

Premièrement, le coût de cet premier achat est estimé entre 1,5 et 4,5 milliards de dollars, un montant colossal pour le budget national, sans qu’aucune information détaillée ne soit communiquée sur le financement, les sources de fonds ou les conditions contractuelles.

Deuxièmement, il n’existe aucune précision sur la nature exacte de ces bus et leur motorisation et quel choix a été décidé ? : du diesel, des hybrides, des électriques ou roulant au gaz naturel ?

Le respect de l’engagement de l’Algérie à réduire les Gaz à effet de serre passe obligatoirement par le choix de motorisation de cette flotte. Il sera déterminant et pour l’impact environnemental et pour la santé de nos concitoyens et particulièrement celle de nos enfants.

L’Algérie, comme tant d’autres pays est l’un des plus mauvais élèves de la planète , elle occupe la 72 ème place sur 76, une place peu reluisante dans la lutte contre les gaz à effet de serre mais reste néanmoins en tête des pays les moins pollués dans le monde arabe.

Malgré ses engagements internationaux, elle reste prisonnière de sa dépendance aux énergies fossiles et peine à concrétiser une véritable transition vers le durable.

Rappelons que les gaz à effet de serre sont responsables de maladies très graves tels que les accidents cardio-vasculaires, les cancers de poumon ou les différents types d’asthmes.

Sans transparence à ce niveau, il est impossible de mesurer si cette initiative contribue réellement à la réduction des GES ou si elle ne fait que moderniser le parc pour des raisons de sécurité, sans réel effet sur le climat.

Troisièmement, le gouvernement reste silencieux sur l’avenir des 74 000 bus restants continueront-Ils à circuler au détriment de la sécurité des usagers ? Et pendant combien de temps ? Comment seront-ils progressivement retirés du service ?

Ces questions sont essentielles pour évaluer l’efficacité globale de la politique de transport et son impact environnemental.

Ce manque de communication et de transparence crée un fossé entre les engagements affichés et les actions concrètes.

Les citoyens et observateurs restent dans l’incertitude sur les choix techniques, financiers et environnementaux du gouvernement.

La crédibilité des engagements de l’Algérie en matière de lutte contre le changement climatique dépend pourtant de la clarté et de la transparence de ces décisions stratégiques.

En somme, l’Algérie a un impératif : publier des données précises sur le coût, le type de bus et le calendrier de retrait des véhicules vétustes.

Sans ces informations, la cohérence entre ses promesses internationales et ses actions domestiques reste douteuse, et la transparence, véritable pilier de la gouvernance, demeure absente.

Ahmed Ouared

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