MINEURS EN MER : UNE HONTE ET UNE FAILLITE COLLECTIVE.

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Se taire serait inévitablement une faute morale, pour nous citoyens et parents devant cette faillite collective. Des jeunes inconscients, désinvoltes, insouciants s’aventurent et prennent le risque de traverser la mer caressant un faux espoir de trouver une vie meilleure ailleurs que dans leur pays.

Bien entendu que cet événement qui n’est et ne sera malheureusement ni le premier ni le dernier devrait tous nous alerter, s’interroger avec urgence, soulever avec intensité la problématique de l’abandon social et la protection des mineurs.

Où étaient les autorités portuaires ? Comment des adolescents mineurs ont-ils pu voler une embarcation, quitter les côtes sans être inquiétés, et atteindre Ibiza en toute impunité ?

Ces questions, d’une gravité extrême, devraient secouer le pays entier.

Elles mettent en lumière non seulement cette négligence à tous les étages à protéger la vie de nos enfants et de nos frontières.

Ce n’est pas un simple incident, c’est une honte nationale. Quand des mineurs, à peine sortis de l’enfance, parviennent à déjouer les « contrôles » et à affronter la Méditerranée dans une embarcation volée, c’est la preuve éclatante que les autorités brillent par leur absence rendant les discours sécuritaires et les campagnes de sensibilisations caduques. Elles sont très vite rattrapées par la réalité crue qui démontre que ni les ports, ni les frontières, ni les vies de nos enfants ne sont protégés.

Et pourtant, ces adolescents ne sont pas des fugitifs ordinaires : ils sont les victimes d’un pays qui les a trahis.

L’éducation en faillite, le chômage étouffant et l’absence totale de perspectives les poussent vers la mer.

Chaque embarcation qui prend le large est un cri d’accusation contre un pouvoir qui a laissé la jeunesse sans avenir.

Mais l’État n’est pas le seul coupable, il ne peut en aucune façon se substituer aux parents, responsables de l’éducation de leurs enfants leur responsabilité est entière.

Où étaient-ils lorsque leurs enfants préparaient ce périple suicidaire ?

Comment expliquer que des familles tolèrent, voire encouragent, que des mineurs affrontent la mort en pleine mer ?

L’autorité parentale n’est pas un détail, c’est un devoir sacré. En l’abandonnant, les parents participent eux aussi à ce drame collectif.

Ce qui s’est passé n’est pas une aventure, c’est un scandale. Un scandale qui révèle une société brisée : un pouvoir incapable, des institutions absentes, des familles démissionnaires.

Quand un adolescent réussit à traverser la Méditerranée clandestinement et à atteindre Ibiza, ce n’est pas son « courage » qu’il faut saluer, mais la faillite retentissante d’une société qui a cessé d’exister et qui a cessé de protéger ses enfants.

Tant que les autorités publiques n’assumeront pas leurs responsabilités et que les familles continueront à fermer les yeux, nos enfants continueront à mourir ou mis dans des prisons ou dans des centres de rétentions.

Chaque prochaine traversée clandestine sera un rappel cinglant de notre déchéance collective.

Ahmed Ouared.