Chers Jadidiens,
C’est avec un sentiment de fierté que je me présente aujourd’hui devant vous pour remettre entre vos mains le destin de notre aventure commencée il y a 15 ans de cela.
En effet, c’était en décembre 2010 et anticipant sur les évènements qui allaient secouer nombre de pays arabes, que c’était formée en moi le sentiment qu’il était venu le moment d’agir sur la scène politique en formant un parti politique auquel nous aspirions avec mes amis, en particulier Smaïl Saïdani, que Dieu ait son âme, et Zoheir Rouis.
Très vite, nous avions pris nos dispositions pratiques et commencions à contacter dans nos entourages, celles et ceux qui étaient susceptibles d’accepter de s’embarquer dans ce qui semblait être une gageure.
Rappelez-vous, à cette époque, le troisième mandat de l’ex-Président de la République était à son début. Il venait de transgresser la constitution et imposer l’ouverture des mandats présidentiels. Profitant de la manne pétrolière, le gouvernement dilapidait les ressources du pays alors que les nouvelles générations de jeunes pleins d’ambitions et de volonté étaient marginalisés. La cohésion interne du système politique était remise en cause par la multitude des scandales financiers et des luttes intestines.
Lors de notre première rencontre du 11 mars 2011 qui réunissait une vingtaine de militants, nous avions alors adopté le principe de fonder le parti et de lui donner le nom de Jil Jadid pour signifier à l’opinion publique qu’il s’agissait pour nous non pas de créer un outil politique pour accéder à des avantages personnels mais d’ouvrir un espace nouveau où des idées et des valeurs saines, rationnelles et ouvertes sur le monde pouvaient s’épanouir.
Depuis lors, nous avions combattu sur plusieurs fronts. Il nous fallait, dans l’urgence préparer la base du parti pour affronter différents rendez-vous organiques et électoraux. Puis, au fur et à mesure, nous avions mis en place les structures nationales puis locales en adoptant des Statuts puis un Règlement Intérieur novateurs et transparents.
Chacun de vous peut aujourd’hui témoigner que nous avons mis un soin particulier à respecter les règles de fonctionnement des instances du parti que nous avions conçues ensemble et à permettre à chacun de s’exprimer en toute liberté.
Oui, bien sûr, il y a eu de ce point de vue quelques échecs. L’ouverture des portes du parti sans sectarisme avait permis à des ambitions malsaines de tenter de s’infiltrer. Mais, lorsqu’un climat de raison et de transparence domine, les passions et surtout l’intrigue meurent aussitôt.
Avec une conception innovante des modes de fonctionnement nous avions dû, en parallèle, mettre en forme notre projet de société.
Comprendre notre société, relever ses points forts mais aussi ses faiblesses, dresser les priorités de l’action, entamer la formation de nos cadres et dispenser au mieux une pédagogie au service de la nation ont été nos objectifs déclarés et effectifs.
Donner une perspective civilisationnelle à notre pays supposait la consolidation de l’Etat par la défense de l’Etat de droit, le raffermissement de la Nation en rassemblant les enfants du pays sur la base de la citoyenneté, le respect de notre culture dans ses volets identitaire et spirituel et enfin en proposant une dynamisation de l’économie par l’encouragement de l’initiative entrepreneuriale tout en favorisant la production nationale.
Notre programme gouvernemental, s’appuyant sur notre projet de société, offre une multitude de propositions concrètes dans tous les secteurs, de manière cohérente, complémentaire et dynamique.
Enfin, sur le plan purement politique, nos positions ont toujours été fondées sur des principes clairement affichés.
Si nous avions été à la pointe de l’opposition, nous avons toujours été ouvert au dialogue. Si nous avions condamné les erreurs des gouvernants, nous avions toujours au préalable considéré qu’ils pouvaient avoir de bonnes intentions. Et si nous avions eu à considérer que le pouvoir en place faisait fausse route, nous n’avions jamais hésité à attirer son attention.
Si je rappelle ces faits, ce n’est pas pour jeter des fleurs à notre action qui, j’insiste, n’aurait jamais réussi à s’imposer sur la scène politique sans l’engagement, l’abnégation, le courage et les sacrifices de l’ensemble des cadres et des militants.
En réalité, Jil Jadid, en dehors de ses militants, n’a jamais eu l’aide de quiconque. Avec peu de moyens, pour ne pas dire sans aucun moyen, nous avions rivalisé avec des partis politiques soutenus financièrement, matériellement, médiatiquement, politiquement et même par la fraude lors des élections.
Une fois que nous avons dit ces vérités, il faut tout de même que nous fassions l’évaluation critique de notre situation.
A côté des points forts que j’ai décrit et qui sont notre richesse fondamentale et notre garantie d’avenir, il y a des points faibles que nous devrons traiter.
Ainsi, nos ressources financières sont trop faibles, pratiquement inexistantes. Il y aura lieu de réfléchir comment combler cette lacune et ce, dans le cadre de la loi bien entendu.
Par ailleurs, notre base militante reste faible en nombre et en engagement. Nous n’avions probablement pas su organiser une meilleure mobilisation citoyenne. Nous avons manqué de ce quelque chose qui attire les Algériens et Algériennes et les convaincre à nous rejoindre. Nous n’avions pas toujours su garder les structures que nous avions formé dans, pourtant, de très nombreuses wilayas et communes.
Maintenant que l’armature doctrinaire, l’émergence d’une élite interne au parti, bien formée et expérimentée et une organisation inédite assurant compétence, stabilité et renouvellement ont été assurées, la nouvelle direction pourra se consacrer au travail du terrain. Faire adhérer les très nombreux Algériens qui peuvent être d’accord avec notre vision, les structurer et ensuite les préparer à affronter les différentes échéances électorales.
Chers Jadidiens,
Je suis heureux aujourd’hui de transmettre la charge de la Présidence du parti alors que le climat interne est au beau fixe.
Maintenant, mon désir le plus profond est que le parti puisse se développer à la mesure de nos ambitions.
Bien évidemment, il y aura encore des obstacles à franchir, des sacrifices à faire, du travail à accomplir. Sur ce chemin, chacun de nous aura encore à participer à l’effort collectif.
Aujourd’hui est donc pour nous tous un jour particulier, plein d’espoirs mais aussi plein d’exigences.
En toute responsabilité, il m’a semblé important d’organiser la succession à la tête du parti avant les prochaines échéances électorales, donnant ainsi le temps nécessaire pour que le nouveau Président du parti et la direction nationale puissent s’imposer sur la scène politique.
Par ailleurs, et conformément à nos textes réglementaires et après délibération du Conseil National, l’élection au poste de Président du parti était ouverte à celles et ceux qui remplissaient les critères de candidature. Ainsi, près de 20 militants du parti étaient en mesure de se présenter dans un scrutin ouvert et pleinement démocratique.
Cependant et au final, la commission préparatoire du Congrès présidée par M. Mehdi Djabri, installée par le Conseil National n’a pu recueillir qu’une unique candidature.
Cela nous a privé d’une élection ouverte sans cependant porter tort à la légitimité de l’élection. Cela dénote d’un esprit de confiance en nos instances et en nos cadres dirigeants et surtout le sentiment de responsabilité et d’unité de tous. Dans ce cadre, si j’ai un vœu à exprimer auprès de vous tous, c’est de garder intact cet esprit qui nous a tous animé depuis une quinzaine d’années : la foi en notre pays, l’amitié profonde qui nous lie autour de notre projet de société, la démocratie et le respect des règles en interne, la tempérance et la modération, le rassemblement des énergies.
Enfin, je tiens à remercier ici, devant vous, toutes celles et toux ceux qui ont été à mes côtés, dans les moments faciles et surtout les moments difficiles. Je n’ose pas les nommer car la liste est longue et j’omettrai forcément quelques-uns. Je féliciterai donc l’ensemble des membres de notre Conseil National, les membres de notre Conseil Politique, les membres du Secrétariat National, les membres du Conseil Scientifique et enfin, les membres de la commission préparatoire du Congrès.
Mon souhait est d’être parmi vous au prochain congrès en constatant les différents succès, politiques, organiques et électoraux que nous aurons glané d’ici là.
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