Le martyre d’un juste

Le martyre d’un juste

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Communiqué

Le martyre d’un juste

 Alger le 16 Aout 2021

 

L’Algérie vient de traverser une des épreuves les plus douloureuses de ces dernières années. L’innommable a été commis.

Maintenant que les institutions sécuritaires et judiciaires viennent de montrer au peuple les premiers éléments d’enquête, les tensions dans le pays sont appelées à s’apaiser. Chacun de nous se doit d’y participer.

Toutefois, le retour à la sérénité ne sera complet qu’après un jugement exemplaire de tous les responsables et leurs complices du martyre de Djamel Bensmaïl.

La nation devra rendre hommage au défunt désormais érigé en repère dans la conscience collective et futur rempart devant la violence pulsionnelle et stupide.

La nation devra rendre également hommage au père du défunt, M. Noureddine Bensmaïl, qui a porté sur ses seules épaules le poids incommensurable de la responsabilité de la paix civile. Il devrait être décoré par le Président de la République de la plus haute distinction du pays.

La grande dignité et la maitrise de soi des amis et de tous les concitoyens de « Jimmy » de la ville de Miliana et d’ailleurs, sont aussi à saluer pour leur grande retenue et leur courage et leur patience devant l’indicible souffrance infligée à l’un des leurs.

Une fois les faits du crime extirpés des supputations, il restera a expliqué le pourquoi du comportement d’une foule transformée en meute meurtrière.

Il est important que les Algériens comprennent que le travail de sape qui a été opéré pour affaiblir l’Etat, les institutions sécuritaires et judiciaires, ne pouvait que les mener vers le désastre moral avec le risque d’un effondrement général. Il n’y a pas de doute que plusieurs agendas y travaillent.

Ceux qui, au nom des libertés, des droits de l’homme et de la démocratie, ont depuis des mois poussé à la désobéissance civile, ont fait l’éloge de toutes les dissidences, ont flatté la violence par leurs discours et leur comportement dans les lieux publics, sur les plateaux des chaines de télévision subversives ou dans les cimetières, portent une immense responsabilité dans les dérives de la foule.

De l’aspiration d’un véritable changement porté par le soulèvement populaire du 22 février 2019, nous sommes passés à la manipulation, à l’intransigeance radicale et à la folie de la foule, assimilée par certains à la souveraineté populaire ! Par ailleurs les discours suprématistes de l’extrême droite identitaire doivent être définitivement bannis. Les lynchages médiatiques dans les réseaux sociaux de tous les bords, sans exception, doivent être sévèrement punis. Enfin, aucun amalgame ne doit jeter l’opprobre sur toute une population d’une région à cause d’une minorité agissante. Les attaques injustes et racistes dont fait l’objet la Kabylie de la part de certains de nos concitoyens doivent être réprimées sans concessions.

Viendra le temps de l’Histoire pour que chacun aura à assumer la responsabilité de ses paroles et de ses actes. Les discours populistes et Che Guevaristes nous aurons couté bien cher !

Il faut dire également que l’Etat apparait dans une faiblesse coupable. Les contradictions internes, l’accumulation des faits de mauvaise gestion, l’état déplorable de nos hôpitaux, la corruption… persistent à tous les niveaux. La défiance populaire, reste immense.

La réhabilitation de l’Etat passe par des changements profonds qui ne sont malheureusement pas encore au rendez-vous.

La reprise en main du pays, la sécurité des citoyens dans toutes les régions sans exception, l’application de la loi et des sanctions sur tout le territoire et contre ceux qui portent atteinte aux symboles de l’Etat remettront de l’ordre dans l’esprit d’une population qui ne ressent plus l’autorité de l’Etat et se disperse, peu à peu, dans une anarchie ingouvernable.

L’encadrement de la solidarité sans blocages bureaucratiques, la mise en œuvre d’une véritable politique de protection contre les conséquences du Covid-19, la véritable relance économique etc., sont des dossiers de première urgence pour redonner, de nouveau, un espoir aux Algériens.

Que Dieu protège cette nation dans ces moments si difficiles !

 

                                                                                              Le Président,
                                                                                              Soufiane Djilali