Conseil Scientifique

Indicateurs économiques et financiers : Embellie ou tempête à l’horizon ?

Temps de lecture : 2 minutes

 

L’amélioration annoncée, par le Premier Ministre, des principaux indicateurs économiques et financiers à la fin de 2021, n’a aucun rapport avec une quelconque amélioration structurelle de nos capacités économiques et de notre développement. Il n’y a là vraiment pas de quoi pavoiser et encore moins de quoi tirer des conclusions définitives sur l’avenir !

Cette embellie annoncée des indicateurs économiques et financiers est un trompe l’œil.

Elle est due en grande partie à l’amélioration purement conjoncturelle des prix du baril de pétrole.

Par ailleurs, elle n’est en rien tirée par un effet volume mais par le simple effet prix qui révèle à son tour combien nous commençons à atteindre le plafond de verre en terme de capacité à extraire davantage de nos champs pétroliers, avec un coût de production qui devient de plus en plus onéreux et qui menace le seuil de rentabilité selon les fluctuations du prix de vente.

Nous demeurons donc pieds et poings liés à ces fluctuations des prix du pétrole.

Pour cette fin d’année 2021, et de manière purement faciale, le déficit de la balance des paiement va être moindre et l’excédent de la balance commerciale augmenté. Mais dans le même temps, le DA va poursuivre sa chute et le déficit du Trésor sa plongée que le fonds de régulation des recettes (dévoyé de sa destination initiale) et la planche à billets viendront masquer quelque peu. Le tout en attendant que l’on se décide à engager avec courage et détermination les réformes de fond tant attendues pour installer les bases d’une vraie économie.

Il est temps d’engager le pays de manière sérieuse, ambitieuse et audacieuse sur la voie du développement de nos capacités de production de biens et services, en s’appuyant sur le potentiel humain national, dont les talents et compétences qui se trouvent à l’étranger, ce qui permettra de tarir les sources de la désespérance que représente la harga des jeunes, mais aussi le chômage endémique qui touche majoritairement la jeunesse algérienne.

C’est en s’attaquant aux réformes de fonds que l’on créera un climat sain pour les affaires et qu’on redonnera confiance dans nos atouts pour sortir progressivement de la dépendance envers les hydrocarbures et ouvrir le champs du possible en matière de services, de tourisme, d’énergie renouvelables, … autant de projets qui auront fatalement des retombées positives sur la croissance qui permettra d’améliorer le pouvoir d’achat des algériens et d’assumer une vraie politique de soutien et de solidarité aux nécessiteux.

Le reste ne serait que discours et déni de la réalité, avec une gestion de la rente au petit bonheur la chance et des décisions erratiques, sans stratégie ni perspectives, avec les conséquences que l’on connait depuis des décennies.

 

Zoheir ROUIS,
Vice-président Jil Jadid
Président Jil Jadid Europe
Nassim BENDALI

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