Communiqué du Conseil Politique

Communiqué du Conseil Politique

Temps de lecture : 3 minutes

 

      Alger le 08 Mai 2022

 

1)         Préparation du 2ème Congrès Ordinaire :

Le Conseil politique, réuni ce vendredi 06 Mai, a adopté les avant-projets d’amendements des statuts ainsi que le texte définissant la stratégie du parti, présentés par la Commission Préparatoire du 2ème Congrès. Cette dernière avait été installée lors du Conseil National du 25 décembre 2021 et avait mené de larges consultations avec l’ensemble des militants à travers le pays. Ces documents seront présentés pour débat et adoption lors du Conseil National prévu le 14 Mai en vue de leur approbation par le Congrès prévu pour ce premier semestre.

2)         Le Conseil Politique a par ailleurs débattu de la situation du pays :

Ainsi, il relève que l’Algérie devra faire face à plusieurs défis dont les origines sont autant endogènes qu’exogènes :

–           Au plan interne, le pays doit rapidement retrouver un consensus politique national pour renouer les fils de la confiance, réhabiliter la politique et faire face aux potentielles perturbations sociales à venir au vu de la faiblesse de notre système économique, du chômage endémique, de l’inflation excessive due en bonne partie à une dépendance trop élevée aux importations, de l’absence d’une dynamique de l’investissement, d’un système financier rigide et d’une bureaucratie toujours plus entreprenante devenue l’outil par excellence pour une corruption active.

–           Les difficultés socio-économiques ne peuvent que renforcer la défiance de la société algérienne à l’encontre des institutions politiques. Les poursuites judiciaires avec détentions préventives excessives pour activisme politique, le manque flagrant de communication de l’appareil judiciaire et politique, a fortiori lorsqu’il y a mort d’homme, la fermeture inexpliquée des médias, renforcent le sentiment de malaise dans le pays.

–           Par ailleurs, la faiblesse manifeste d’un gouvernement qui semble déconnecté de l’opinion publique et les multiples décisions contradictoires et répressives dans la gestion économique du pays… démoralisent les citoyens en général et les entreprises en particulier.

–           Si l’embellie des exportations d’hydrocarbures donne par ailleurs, une marge de manœuvre au gouvernement qu’il devrait cependant exploiter à bon escient pour la mise en œuvre d’un véritable programme de développement stratégique multisectoriel. L’investissement productif devrait être largement stimulé et ouvert tant aux capitaux nationaux qu’étrangers. La hausse des coûts de l’énergie en Europe désormais structurelle, peut donner une opportunité aux entreprises européennes de délocaliser certaines de leurs productions en Algérie. C’est à l’Algérie d’exploiter cette fenêtre de tir au mieux de ses intérêts.

–           L’afflux d’une nouvelle manne grâce aux hydrocarbures devrait par contre inciter les autorités publiques à une gestion sécurisée des réserves financières du pays. En effet, à l’ombre du conflit sur l’Ukraine entre les pays de l’OTAN/UE versus la Russie, tant militaire qu’économique, les risques sur la valeur des monnaies et des obligations d’Etat, deviennent trop élevés. L’Algérie devrait s’engager à convertir ses avoirs en dollars et euros en détention d’Or physique et/ou de matières premières et à les domiciliés sur le territoire national.

–           Le renchérissement exceptionnel du pétrole et du gaz pour les mois à venir, renforcé par la mise en place d’un boycott par l’UE des énergies Russes, ne doit pas tenter l’Algérie à une surproduction qui accélérerait la déplétion de ses réserves au profit d’une manne volatile dans un environnement probablement hyper inflationniste. Tout en rassurant l’ensemble de ses clients traditionnels sur le respect des contrats engagés, l’Algérie devrait renforcer l’amont pétrolier avec une recherche de nouveaux gisements de manière rationalisée. D’autre part, l’Algérie doit développer une vigoureuse politique de transformation du pétrole brut et prendre des parts de marché dans la pétrochimie et les produits dérivés. Le monde est entré dans une phase, très probablement irréversible, d’un manque d’énergie dont les répercussions sont déjà perceptibles. La question relève désormais de la sécurité nationale.

–           La poursuite d’une politique sociale par le gouvernement doit assurer la protection des franges de la population les plus exposées. Le soutien de plusieurs catégories de nos concitoyens reste inévitable. Cependant, les efforts du pays doivent maintenant être axés sur le développement économique, en particulier sur une ré industrialisation plus offensive. C’est l’activité économique qui peut assurer à terme un niveau de vie compatible avec les besoins des Algériens et non pas la distribution de la rente, elle-même vouée à l’extinction.

–           Malgré les bonnes performances du secteur agricole, par ailleurs vital. La production céréalière et les denrées d’origine animale restent cependant déficitaires. Il est maintenant évident pour tout le monde que notre indépendance alimentaire est devenue un enjeu capital.

–           Tels devraient être les enjeux et les priorités de l’heure à construire dans le cadre d’un nouveau consensus politique à engager.

 

Le Président

Dr Soufiane Djilali