Rencontre Présidence de la République avec les partis politiques: Discours de Soufiane Djilali, Président de Jil Jadid

Rencontre Présidence de la République avec les partis politiques: Discours de Soufiane Djilali, Président de Jil Jadid

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Alger le 21 Mai 2024

 

 

Discours de Dr Soufiane Djilali, Président de Jil Jadid

Rencontre Présidence de la République avec les partis politiques représentés dans les assemblées élues nationales et locales

Centre International des Conférences Abdellatif Rahal / 21 Mai 2024

 

Monsieur le Président de la République,

Mesdames et Messieurs responsables des partis politiques,

Honorable assemblée,

Mesdames et Messieurs,

 

C’est avec intérêt et attention que nous considérons, à Jil Jadid, cette première initiative de consultation collective de la classe politique en espérant qu’elle s’instituera comme une pratique régulière à l’avenir.

Malgré 35 années de multipartisme, la pratique politique plurielle dans notre pays a encore besoin d’être accompagnée par les pouvoirs publics. Un tel espace de débat, s’il devait être conforté en tant qu’outil d’échange et de concertation ne peut qu’augurer d’une amélioration du climat politique au bénéfice de la nation.

En effet, notre pays est engagé dans un processus de construction tant de ses institutions que d’une économie à même de répondre à ses ambitieux objectifs de développement. Aujourd’hui, l’Algérie doit relever, avec ses propres moyens, les multiples défis auxquels elle est confrontée.

Encore trop dépendante de ses partenaires économiquement, technologiquement, scientifiquement et culturellement, elle devra optimiser l’ensemble de ses moyens humains, institutionnels, diplomatiques et matériels pour concrétiser une stratégie nationale qui devrait lui permettre de renforcer sa souveraineté, sa sécurité et sa prospérité.

C’est, attaché à ses convictions, enraciné dans son sentiment patriotique et partisan du dialogue, que Jil Jadid contribuera de manière honnête et franche à tout débat, aujourd’hui ou demain, en considérant d’abord et avant tout l’intérêt national à long terme et en dehors de tout projet électoral.

Considérant cette première réunion comme une amorce d’un dialogue, je me limiterai à énoncer des questions d’ordre générale que nous considérons comme prérequis structurants pour une action pertinente de l’Etat.

 

Monsieur le Président de la République,

Mesdames et Messieurs responsables des partis politiques,

 

En effet, notre société vit des changements très profonds qui, par conséquent, entraînent des tensions entre ses différentes composantes. C’est un moment crucial où les pouvoirs publics doivent être amenés à aider à la réalisation d’une évolution la plus sereine possible pour créer les conditions d’une cohésion nationale renforcée et une adaptation efficace de notre société aux règles de fonctionnement du nouveau monde qui émerge et qui s’imposera à tous.

Dans cette phase, le rôle des partis politiques doit être évalué et intégré dans une perspective d’organisation de la société, plurielle par essence. Celle-ci a donc besoin de divers canaux d’expression qui soient légitimes au regard de la loi. Cependant, toute tentation d’homogénéisation de la pensée par la contrainte créera une réaction de défiance et de perte de confiance des citoyens. Si l’espace de l’expression libre est réduit, alors la parole peut devenir subversive.

Par ailleurs, l’atrophie des organisations politiques et la désertification de la classe politique créent un double effet négatif : la multiplication des acteurs opportunistes et l’indifférence démobilisatrice et démoralisatrice de la nation.

La clarification des règles du jeu et leur respect amènera par contre les acteurs politiques à accomplir leur devoir et à exercer leur droit dans un cadre légal et dans l’intérêt des citoyens. Avoir des approches différentes du progrès du pays n’est pas un danger mais au contraire améliore le rendement et oblige à toujours donner le meilleur de soi.

Dans cet esprit, Jil Jadid espère que le débat public soit ouvert largement, permettant la confrontation des idées et des projets dans les médias nationaux à l’effet de renforcer les liens entre les citoyens et la classe politique, qu’elle soit au pouvoir ou dans l’opposition.

Ainsi, le contrat social entre gouvernants et gouvernés, favorisera la cohésion nationale et évitera que le discours radical et destructeur d’une opposition nihiliste puisse s’insérer dans le débat national en tant que seule parole portant les aspirations de citoyens déçus pour des raisons objectives ou subjectives.

L’organisation politique du pays dans le cadre de l’Etat de droit et des libertés constitutionnelles, ouvrira la perspective de réformes économiques et sociales profondes absolument nécessaires pour notre avenir.

Si le cadre du dialogue instauré aujourd’hui est institué, alors il pourra devenir le lieu d’une réflexion puis d’un consensus national sur les nécessaires, bien que parfois douloureuses, réformes pour engager le pays sur la voie d’un développement accéléré sous l’égide d’un Etat souverain et maître de son destin.

En espérant, que l’Algérie puisse remobiliser toutes ses énergies et qu’elle relève avec succès les nombreux défis qu’elle doit affronter.