Demeurer une nation libre et éternellement indépendante !

Demeurer une nation libre et éternellement indépendante !

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CONTRIBUTION : Demeurer une nation libre et éternellement indépendante ! Par Zoheir Rouis*

 

S’il est compréhensible de se méfier du régime et d’être en droit de le rejeter, voire de détester ses figures, il est incompréhensible de voir des algériens se réjouir que des étrangers nous dictent ce que nous devons faire, ce que notre Constitution doit contenir, le type de régime que nous devons adopter, ce que notre Armée doit faire, la langue nous devons parler, …, eux qui nous ont imposé leur économie de bazars durant le règne des Bouteflika, que leurs Etats ont soutenu jusqu’à la dernière minute.

Quelle est la prochaine étape ? Nous délester de nos territoires et de nos ressources ? Encadrer nos dirigeants et diriger notre Armée ?

Que devons nous faire ?

Les regarder et les laisser faire juste parce qu’ils chargent un régime dont on veut se débarrasser, quitte à perdre notre souveraineté ?

Quel message renvoyons nous alors, à eux comme à nous-mêmes, aux futures générations comme à celles qui se sont sacrifiées pour que vive cette nation indépendante ?

Que nous n’avons pas été capables de nous entendre entre nous pour régler, par nous mêmes, nos différends et nos problèmes et que nous avons fini par applaudir, quand nous ne les avons pas sollicitées, ou souhaitées, l’intrusion et l’intervention étrangères avec, aujourd’hui leurs leçons de morale mais surtout leurs intérêts, et demain leurs forces armées libératrices ?

Ceux qui sont subjugués et ébahis devant la « générosité » de ces  puissances étrangères libératrices, dussent-elles utiliser les représentants de leurs peuples, qui ne sont en réalité rien d’autres que les soldats bien obéissants de leurs partis de pouvoir, peuvent ils s’expliquer pour quelles raisons ces dignes représentants de leurs peuples ne se sont jamais adressés à leurs propres gouvernements pour les interpeller afin  que cesse toute coopération avec notre pays ? Pourquoi n’ont-ils jamais interpellé leurs gouvernants pour qu’ils gèlent les comptes et rendent aux algériens les biens mal acquis ? Pourtant ils sont libres chez eux et leurs gouvernements sont sous le contrôle de leurs parlements bien élus ? Pourquoi ne l’ont ils jamais fait ? Pourquoi tant de cinéma et d’hypocrisies alors qu’ils sont censés pouvoir mieux agir et plus efficacement auprès de leurs propres gouvernants ?

Peuvent ils s’expliquer pourquoi cette résolution est aussi concomitante avec la campagne médiatique offerte grâce aux propos trop bienveillants pour être innocents du président français à l’égard de son homologue algérien ?

Peuvent ils s’expliquer pour quelle raison ces dignes représentants des peuples libres et libérateurs n’ont rien vu et rien entendu lorsqu’il s’agit des détenus d’opinion et des violations des droits de l’homme dans les pays de leurs États amis à la pureté démocratique des plus contestables ?

Peuvent ils enfin s’expliquer le rapport entre le soutien réaffirmé de l’Algérie au Polisario et la campagne que mène actuellement notre voisin marocain auprès de ses amis occidentaux et monarchies  arabes et néanmoins amis de ces états moralisateurs et libérateurs, avec en prime la probable normalisation avec Israël qui libèrerait les autres monarchies aujourd’hui sur les starting blocks ?

Ne soyons pas naïfs et évitons d’être aveuglés par les récriminations que nous pouvons légitimement avoir vis à vis du régime.

Soyons dignes de ceux qui se sont battus pour ce pays.

Alors oui notre pays est loin d’être un modèle de démocratie et il n’est pas acceptable qu’il y ait encore des détenus d’opinion et que les revendications légitimes du Hirak ne soient pas  encore toutes satisfaites, mais rien de tout cela ne saurait justifier qu’on se réjouisse des velléités, vieilles comme le monde, de ces puissances faussement libératrices, aujourd’hui comme hier, guidées par leurs seuls intérêts.  Les exemples passés et récents,  lointains et à nos frontières, sont là pour nous le rappeler à chaque instant.

Battons nous chez nous pour l’établissement d’un Etat de droit, par nous-mêmes et pour nous-mêmes, en dehors de toute ingérence bienveillante ou malveillante. C’est la seule issue qui nous préservera en tant que nation libre et éternellement indépendante.

 

Zoheir Rouis,

Vice-président Jil Jadid