Tout état des lieux ou constat, doit impérativement reposer sur une parfaite connaissance des données réelles. Partant de ce principe universel, on comprend plus aisément, l’origine des tensions que connaît le secteur de l’agriculture et de l’élevage, qui reflètent la difficulté d’entreprendre des réformes concrètes. Car toutes les mesures prises depuis plus de vingt ans à ce jour, reposent sur le Recensement Général de l’Agriculture de l’année 2001 (RGA 2001).
En effet, à chaque nouvelle nomination au poste de Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, on nous promet un RGA. Après plus de 20 ans, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts du développement, et si nous prenons pour exemple, la filière céréalière, le RGA de 2001 nous informe que la Surface Agricole Utile (SAU) est de 8,4 millions d’hectares, dont 3,5 millions d’hectares réservés a la céréaliculture, or les chiffres annuels publiés par le MADR, nous annonce une production annuelle oscillant entre 2,5 et 4 millions de tonne, et par un simple calcul mathématiques les rendements seraient similaires à ceux des années 1960, et ce qui est une aberration au vue du développement technologique qu’a connu le secteur. D’autre part, il est inconcevable que SAU reste inchangée, figée depuis 2001, ainsi que le nombre d’exploitations et leur taille.
Aujourd’hui, et dans le sillage des grands bouleversements dans la géopolitique mondiale, il est nécessaire voir vital pour le pays, et ce afin de tracer une politique agricole cohérente, fidèle et réaliste, de procéder à un RGA. Ceci dans le but de mettre a jour les bases de données, connaître les acteurs agissant dans les différentes filières, et ainsi avoir une connaissance précise des capacités de production. La finalité étant de pouvoir tracer une politique agricole apte à répondre efficacement aux besoins et ouvrir la porte en grand à l’export, sans mettre en danger la sécurité alimentaire nationale.
Par Khalil BENABID,
Chargé de la Commission Agriculture au Conseil Scientifique Jil Jadid