Intervention de M. Soufiane Djilali, Président de Jil Jadid, lors du 12ème anniversaire du parti

Intervention de M. Soufiane Djilali, Président de Jil Jadid, lors du 12ème anniversaire du parti

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Intervention de M. Soufiane Djilali, Président de Jil Jadid, lors du 12ème anniversaire du parti.

11 Mars 2023

 

Chers amis, honorables invités,

Merci à vous toutes et tous d’être parmi nous aujourd’hui pour célébrer le 12ème anniversaire de Jil Jadid.

Ce jour est pour nous l’occasion de faire notre bilan moral de ces dernières années, et de s’interroger sur notre parcours en tant que parti politique, sur notre place dans notre société, sur ce que nous avons pu faire et ce que nous voudrions faire, au bénéfice de notre peuple.

 

Jil Jadid a 12 ans

En effet, dans le feu de l’action, nous sommes exposés au risque de l’oubli des premières raisons pour lesquelles nous avions décidé de nous engager dans une vie publique, complexe, difficile et même risquée à certains égards sans avoir en retour la garantie d’un succès à la hauteur des sacrifices consentis par les nombreux militants, par nous tous.

Alors que les vagues du printemps arabes déferlaient à la fin de 2010, sur toute la région du Maghreb et du Proche Orient, et que l’Algérie risquait de se retrouver, une fois encore, dans l’œil du cyclone, nous étions quelques-uns à avoir décidé, ensemble, un certain 11 Mars 2011, d’agir en toute conscience pour contribuer à interpeller les Algériens à travers un projet politique d’avenir.

Pour nous, il était clair que notre pays avait besoin d’une nouvelle vision politique, d’une autre perspective que celle qui lui était assignée alors, et dont l’objectif était de concilier la dimension civilisationnelle à laquelle nous appartenons avec celle d’une modernisation nécessaire et vitale pour notre société.

Depuis son indépendance, la société algérienne était entrée dans une puissante dynamique de changements pour rattraper son retard dû à une longue colonisation mais qui, en plus des effets attendus, a malheureusement déstabilisé le corps social. Notre société traditionnelle a dû subir de plein fouet le choc d’une modernité que son élite politique n’avait pas pensé, ni ne maitrisait et dont les possibles retours de flamme n’avaient pas été anticipés. Nous l’avons alors chèrement payé avec 10 années douloureuses d’une crise politique et idéologique dont les conséquences ont été dramatiques.

A l’issue du conflit dont l’existence de l’État national était l’enjeu, le pays était exsangue, affaibli et exposé aux pressions exercées par des intérêts géoéconomiques qui auraient pu l’aliéner de nouveau. Dès 1999, s’établit alors un régime conciliant, fait de petites ruses et de grandes corruptions. Peu à peu, et au nom de l’apaisement, le pays entrait dans la collusion, la facilité et la prédation. Au bout d’une dizaine d’année, le verrou de sécurité contre le dévoiement, à savoir la limitation des mandats présidentiels, fut levé. C’était le signal que tous les dépassements étaient permis. Cinq ans plus tard, l’Algérie avait à sa tête un faire-valoir alors que des oligarques affamés et sans vergogne se mirent à décharner le pays.

Les opposants alors se faisaient rares ! Il y avait ceux qui se la coulaient douce à travers les quotas des faux élus. Il y avait aussi les flûtistes pour amuser la galerie. Les deux qualités enfanteront les donneurs de leçons au nom du Hirak pour tromper l’opinion publique. Certains autres sont devenus notoirement les mercenaires attitrés d’officines anti algériennes.

Je ne veux pas mettre ici, dans le même sac, tous ceux qui espéraient, voulaient et agissaient pour un changement réel et significatif du mode de gouvernance. Ils sont nombreux et le plus souvent humbles devant les sacrifices qu’ils ont consentis.

Le plus triste est que ceux qui se réclamaient de la démocratie, de la liberté et du progrès sont ceux qui ont le plus manié l’invective, la diffamation, le mensonge et la censure.

 

Le Hirak

Le 22 février, le Hirak populaire a été un moment exceptionnel. Quelles que soient les tentatives de sa récupération, il aura permis à l’Algérie de se débarrasser d’un régime qui mettait en danger la nation.

Jil Jadid s’était engagé, depuis plusieurs années dans cette voie du refus de la compromission. Il était là le 22 février 2019. Il était là vendredi après vendredi durant de longs mois. Il a porté en tout honneur, sa part dans la contribution du changement aux côtés du peuple.

 

Vous ne serez pas surpris si je vous disais que plus que jamais je reste convaincu, que c’est bien une forme de radicalisme naïf et entêté qui a relativisé le succès du Hirak. Je dis « relativisé le succès » car pour moi, il n’y a pas eu un échec mais un succès relatif. A la fin de 2019 et même au début de 2020, il y avait un risque évident de dérapage. Peu à peu, les passions prenaient une emprise considérable sur les esprits. Et vous le savez très bien, la sagesse des peuples peut facilement se transformer en folie des foules. Sinon, j’insiste pour dire qu’au vu de l’histoire, le Hirak aura été un moment de consolidation du sentiment national, de retrouvailles entre les Algériens. Nous avons donné au monde entier une image nouvelle et vivifiante de ce qu’est aujourd’hui l’Algérie. Et puis, dans les faits, l’écrasante majorité des dirigeants de l’Algérie d’alors a été renouvelée. Rappelez-vous cette humiliation continue que l’on nous imposait à travers un Président malade et handicapé, rappelez-vous l’hémorragie des richesses du pays, pillées par une bande de prédateurs, rappelez-vous la dissolution de l’État qui pointait à l’horizon ! C’est incontestablement grâce au Hirak que l’Algérie est de nouveau sécurisée même si, loin s’en faut, tous ses problèmes ne sont pas encore réglés.

 

La stabilisation de l’Etat

Aujourd’hui, il est indéniable qu’une nette stabilisation des centres de pouvoir permet d’envisager la situation avec plus de sérénité. Tout le monde a conscience que le pays a traversé une période extrêmement dangereuse dès 2013 alors que l’armée et les services de sécurité étaient fragilisés par des tensions internes qui avaient mené à des purges, parfois accompagnées d’arrestations de très hauts responsables. Si les institutions sécuritaires s’étaient divisées, nous aurions pu vivre une période cauchemardesque. Après l’intermède du Hirak, et en ce début de 2023, nous pouvons dire que l’Algérie a retrouvé une cohérence interne suffisante pour affronter la suite des événements. Sous cet angle, l’Algérie revient de loin.

 

Un rôle international

Dans la foulée de cette stabilisation de l’appareil d’État, il est également notable que le pays ait retrouvé ses repères géopolitiques et qu’il redevienne de nouveau actif. Le rôle de l’Algérie dans la réunification des factions palestiniennes, la relance de la ligue arabe avec un sommet à Alger réussi et surtout les perspectives d’adhésion au BRICS+ sont autant de points à l’actif de l’État. Là aussi, incontestablement, l’Algérie ré-émerge d’une léthargie pour le moins irresponsable, sinon coupable qui avait duré près de vingt ans !

 

Une classe politique en déshérence

Ceci dit, il y a aussi des échecs et des points faibles de la politique actuelle. D’abord, la classe politique est en déshérence, et cela n’est pas bon. La scène politique a été vidée de sa substance. Les partis politiques sont considérés comme des entités inutiles sinon nuisibles. Pourtant, on ne peut pas construire une démocratie en étouffant les partis politiques.

Des règles claires et objectives doivent réguler un apprentissage à la démocratie mais soumettre les partis à des règles tatillonnes et à une forme d’ostracisme et de marginalisation ne mèneront pas au consensus dont l’Algérie a besoin.

 

Sociologie politique

Certains pourraient me rétorquer que Jil Jadid n’a pu concrétiser, lors des élections législatives, un résultat probant. Laissez-moi vous dire que les résultats des élections législatives ne sont en aucun cas représentatifs du travail politique que nous avions mené depuis de nombreuses années. Les raisons de notre score sont nombreuses, certaines sont de notre ressort, d’autres pas.

Pour Jil Jadid, et dans la phase actuelle de l’évolution de notre société, il y a une dichotomie entre l’action politique et les élections, entre le monde des idées et la réalité des circuits du pouvoir. Ces derniers s’inscrivent dans un jeu où l’argent, les clientèles, l’appartenance régionale, voire tribale et l’influence des appareils d’État, sont les véritables leviers de la réussite ou de l’échec électoral. Sur ce plan, Jil Jadid est démuni car antinomique dans son approche réformiste et moderniste de la politique avec les distorsions politiciennes. Faire du populisme et recruter à tout va en acceptant la compromission aurait pu nous offrir des sièges mais aurait amoindri fondamentalement notre force morale pour réformer notre société.   Il faut reconnaître que celle-ci  est encore mal préparée au combat d’idées. Les citoyens peuvent être sensibles à telle ou telle idée, à telle ou telle proposition, mais au moment du vote, ils réagissent encore en fonction d’affinités d’intérêts directs (promesses de logements, d’emplois, de couffins du Ramadhan…) ou de motivations inconscientes liées à leur identité (tribu, région, ethnie…). Comme depuis les élections de 1991, l’élite dite moderne, pour sa part, ne veut pas mettre les mains dans le cambouis. Elle critique, s’épanche parfois sur les réseaux sociaux ou se tient carrément en dehors de tout enjeu national, pensant que son mutisme et son inaction la prémunissent et lui donnent en même temps la légitimité pour critiquer celles et ceux qui agissent.

Notre conviction est que nous devons mener la bataille des idées. Si nous n’avons pas aujourd’hui, en tant que Jil Jadid, beaucoup de sièges au Parlement ou dans les assemblées locales, nous accomplissons tout de même notre devoir en travaillant à préparer la voie à une modernisation vitale pour notre avenir.

 

Les libertés

Au plan des libertés, l’ensemble de la société politique éprouve un malaise. Si tous les patriotes comprennent que l’autorité de l’Etat doit être réinstaurée, il faut cependant reconnaitre une forme d’agitation désordonnée dans le recadrage de certains de nos concitoyens. Une main trop lourde contre les activistes mais aussi contre des citoyens qui expriment leurs désaccords sur la conduite des affaires du pays peut aboutir à l’effet inverse. Trop de pressions peuvent entrainer de la défiance, voire une forme de rébellion de la part de citoyens honnêtes. Une crise de confiance peut s’installer d’autant plus que les partis politiques, les syndicats et surtout les médias semblent paralysés. Seuls les agitateurs de l’étranger sont heureux de cette aubaine : le champ de l’opinion publique leur est libéré. Les télévisions privées sont retombés dans un conformisme digne des années 70 et des sites internet d’information sont toujours bloqués ! Et le projet de loi organique sur l’information n’incite vraiment pas au professionnalisme.

Si les politiques et les médias perdent leur crédibilité alors il n’y aura plus d’intermédiation entre les autorités et l’opinion nationale. Il est donc impératif de retrouver une liberté d’expression qui permette le débat public bien que celui-ci puisse être parfois désagréable pour ceux qui sont en charge des affaires du pays. C’est le tribut à payer pour créer un minimum de consensus.

Maintenant, il y a aussi des personnes qui commettent réellement des actes malencontreux ou carrément délictueux, transgressant les lois du pays. Et ce n’est pas parce qu’ils ont marché un vendredi ou se réclament du Hirak, que la justice ne doit pas avoir prise sur eux. Je suis désolé de le dire, il y a aussi beaucoup de manipulations de toute part.

En tous les cas, sur ce dossier, l’Algérie devra faire des efforts particuliers, et j’insiste en particulier sur le problème de la détention provisoire qui est mise en œuvre trop facilement et au détriment du justiciable alors qu’elle devrait être exceptionnelle. Le but de la justice n’est tout de même pas de briser la vie des gens mais de veiller à réguler les conflits de société et à appliquer en toute équité le droit.

 

Paralysie du gouvernement

Concernant l’action de l’exécutif, le gouvernement a été formé et reformé à plusieurs reprises mais ne semble pas embrayer sur le réel. Ces derniers temps, le premier ministre apparait sur la scène internationale alors qu’il ne porte pas le programme gouvernemental auprès de la population.  En dehors des objectifs présidentiels définis lors de la campagne électorale, le gouvernement ne semble pas apporter une quelconque plus-value et donne le sentiment d’être désarticulé devenant plus une source de blocage qu’un organe d’impulsion et d’initiative. Dans une situation de crise de confiance profonde telle que nous l’avions vécu à la suite de 2019, un discours de vérité et une audace dans l’action auraient été salutaires. Malheureusement, l’exécutif n’énonce pas clairement ses objectifs, ni sa vision pratique de la mise en œuvre d’un programme de développement cohérent et pragmatique. Il a, au final, toute la liberté d’action puisque même le Parlement est d’une grande docilité, mais il n’en profite pas pour engager de vraies réformes, si nécessaires au pays. Il y a, certes, des velléités dans différents secteurs mais cela n’en fait pas une politique ambitieuse. Peut-être suis-je sévère avec ce gouvernement, vu l’accumulation des dossiers non traités depuis trop longtemps. Je suis prêt à être plus indulgent mais je voudrai en être convaincu. Ce n’est pas le cas pour le moment.

 

L’économie

En réalité, après l’effondrement des prix du pétrole dès 2014 et la gabegie générale du 4ème mandat, puis la déstabilisation de l’Etat avec les changements imposés par le Hirak et pour couronner le tout avec la pandémie du Covid 19, le niveau de vie des Algériens s’est gravement dégradé. Certes il y a un effort notable au plan macroéconomique pour rééquilibrer les fondamentaux économiques. Il y a eu une forte réduction des factures d’importations et un retour à une balance commerciale positive même si cela s’est fait avec peu de discernement. Un effort particulier a été fait pour maintenir le pouvoir d’achat avec des revalorisations des salaires et l’institution d’aides sociales. Maintenant, nous attendons une véritable relance économique. Heureusement qu’il y a eu une remontée notable des prix des hydrocarbures depuis 2021. L’intention d’encourager la production nationale est clairement affichée. La loi sur l’auto entrepreneur vient d’être promulguée et apporte des facilitations et des innovations intéressantes à suivre. Cependant rien de cela ne se concrétise significativement sur le terrain.

Cependant, au niveau microéconomique, les difficultés sont toujours là. Le consommateur se plaint des prix, l’inflation s’est emballée, étant en grande partie importée puisque notre production reste modeste. Des pénuries sporadiques se manifestent et la production nationale ne démarre pas sérieusement. La gestion du secteur productif ou marchand du secteur public reste médiocre. Le secteur du tourisme par exemple pâtie d’anachronismes et d’anomalies handicapants.  Beaucoup de décisions sectorielles intempestives bloquent des producteurs ou les démotivent.  L’institution d’autorisations administratives pour l’importation des intrants par exemple devient un facteur de désordre dans le marché et met à mal les flux de productions. A part les grands projets publics annoncés par le gouvernement, l’investissement privé ou étranger, n’a pas été suffisamment relancé. Le capital amassé et thésaurisé n’est pas incité à revenir sur le marché. Au contraire, une forme de défiance fait fuir en masse des capitaux qui sont retirés de la richesse nationale.

 

Des opportunités à saisir

La crise énergétique européenne aurait dû inciter le gouvernement à négocier des relocalisations d’activités sur notre territoire. Je ne vois rien de sérieux là-dessus. L’Algérie ne pourra pas rattraper son retard économique toute seule. Il faut compter sur soi mais en même temps savoir utiliser les bonnes opportunités. La Chine était encore considérée comme sous développée il y a une vingtaine d’année. Elle a su, malgré un parti unique d’idéologie communiste, ouvrir son économie et bénéficier de l’apport technologique de l’Occident. L’Algérie aurait dû avoir un PIB de 400 à 500 milliards de dollars par an et ne pas se suffire de 160 ou 180 milliards de dollars, liés directement ou indirectement à la manne pétrolière. Que 70% du budget provienne de la fiscalité pétrolière est tout simplement dangereux à terme. Au lieu de booster les opérateurs, encourager l’initiative, activer la bourse d’Alger, mettre sous forme d’actions le capital des entreprises publiques moribondes à privatiser,  rentabiliser ses grandes infrastructures, organiser des hubs aériens entre l’Europe et l’Afrique,  devenir une économie dynamique, eh bien au lieu de tout cela, le gouvernement s’occupe à emprisonner quelques commerçants parce qu’ils avaient en stock des bananes ou de l’huile, à envoyer des brigades de contrôles à de petites entreprises à peine encore viables et à mettre les bâtons dans les roues des chefs d’entreprises. L’Algérie est trop grande pour accepter que ces pratiques deviennent la norme ! On ne peut pas conduire l’économie d’un pays avec des frustrations et un esprit jaloux de la réussite des autres. Disons-le clairement, le Président de la République propose de grandes ambitions, mais en pratique nous avons souvent, dans l’exécutif, de la médiocrité, de l’incompétence et malheureusement encore beaucoup trop de corruption !

La haute administration est minée par les opportunismes et les clientèles. Malgré les bonnes intentions de certains nouveaux dirigeants, les institutions publiques souffrent des pesanteurs des anciennes recrues et autres pistonnés. Souvent, malgré leur envie de réformer leur secteur, ils se heurtent aux vieux réflexes où népotisme et irresponsabilité dominent les esprits. Pour réussir les réformes, il faudra reconfigurer l’administration. C’est à ce niveau qu’il faut avoir de l’audace. Il faut recruter des jeunes compétents sur des profils d’excellence, changer la grille des salaires, faire des systèmes contractuels avec des objectifs à atteindre, voire externaliser certaines activités. A terme, et de manière progressive, il y aura lieu de diminuer les effectifs pléthoriques des administrations qui sont un boulet qui annihile toute velléité de modernisation. C’est par là que passera la réussite ou l’échec de notre développement : commencer par avoir une base de données objectives et fiables sur nos ressources humaines y compris parmi nos compatriotes de la diaspora, les injecter avec des objectifs négociés et bien rémunérés, dans nos instances de décisions économiques et mettre en place un nouveau paradigme de développement visant l’excellence, la qualité, le mérite etc. Il faut très rapidement sortir de l’esprit de la rente et de l’accaparement des richesses opéré par une minorité qui instrumentalise essentiellement le pouvoir de l’administration. La politique des œuvres universitaires par exemple est un scandale. Si la sphère économique reste sous l’autorité directe de l’administration, ce sera encore une fois l’échec pour le pays.

C’est là qu’une puissante communication, crédible, réaliste, vraie, serait d’une grande utilité. La gestion de ce secteur est d’une tristesse et d’un passéisme incompréhensibles.

 

Une réforme morale et mentale

Nous avons besoin d’une réforme morale et mentale ! Cela commencera lorsque l’école deviendra un outil d’émancipation, de préparation de l’enfant à la citoyenneté, à la créativité et à la responsabilité. Pour le moment, l’école veut fabriquer des enfants-disques durs : la mémoire est devenue le critère de la réussite. Des étudiants en fin de cycle peuvent vous réciter un cours, avoir d’excellentes notes mais parfois sont incapables de vous en expliquer le contenu !

Sans ressources humaines de valeur, sans formation de qualité, sans introduction du mérite dans nos systèmes de recrutement, il ne peut y avoir de développement sérieux.

En résumé, notre problème numéro 1 est la ressource humaine. Pourtant, elle existe mais apparemment n’est pas employable car le système ne la voit pas, car elle ne répond pas à ses codes ni à ses critères de recrutement. Tant que la compétence, le suivi de carrière sur des critères objectifs et le mérite n’interviennent pas dans les choix des responsables, nous répèterons l’échec.

Je sais que beaucoup de dirigeants sont de qualité et que certains d’entre eux portent comme un fardeau leur responsabilité. Mais, je sais aussi que trop de hauts responsables ne sont pas à leur place et que tant que nous ne transcendons pas nos faiblesses nous ne serons pas à la hauteur de nos espoirs !

L’Algérie possède pourtant tous les atouts. Il nous reste à avoir la bonne vision et surtout le courage de la mettre à l’œuvre ; le peuple n’attend que cela !