Octobre de toutes les douleurs

Octobre de toutes les douleurs

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Quelques faits marquants autour du mois d’octobre sur le parcours de l’histoire de l’Algérie. Revue de quelques dates en partant d’octobre 1957 racontés par un militant de la cause nationale

 

Le 08 Octobre 1957, tombaient au champs d’honneur Amar Ali (Ali la pointe), Hassiba Benbouali, Mohamed Bouhamidi et le jeune Omar Yacef (âgé à peine de 12 ans). Tous sont morts pour que vive l’Algérie libre et indépendante. La révolution algérienne était en marche vers la libération du joug colonial. Ni les tortures, ni les viols n’ont ébranlé la volonté de tout un peuple.

17 Octobre 1961 les Algériens défièrent les dispositions répressives qui interdisaient la libre circulation

Ce jour là, sous la pluie automnale, des dizaines de milliers d’Algériens émigrés entre hommes, femmes et enfants, ont bravé le couvre feu imposé quelques jours auparavant par le préfet de police, de sinistre nom, Maurice Papon (Note de service 149/61 du 05 Octobre 1961). Animés de courage , les Algériens défièrent ces dispositions répressives qui interdisaient la libre circulation dès 20h30 (20h30 à 5h30 Ndlr), en déferlant massivement et dans la discipline en cette nuit glaciale dans les artères Parisiennes fermées jusque là aux indigènes émigrés…

Ainsi, de la Place de la République à la Place de l’Opéra, des boulevards Saint-Michel et Saint-Germain , du pont de Neuilly à la place de l’Etoile  plusieurs lieux ont été envahies ce jour là par les émigrés jaloux de leur algérianité, dans la dignité, démontrant une volonté réelle de se libérer, et ce en dépit de la mobilisation massive des « forces de l’ordre » pour faire échec à la manifestation. La communauté émigrée démontra ainsi au colonisateur français et au monde entier son engagement aux cotés de la Fédération de France du FLN (pas celui des Saadani ,Ould Abbas et autres actuels dirigeants !!!).

Cet événement historique a surpris la majorité (Gouvernement, médias et l’opinion publique) qui ne croyaient pas ce qui se passait devant leurs yeux, et qui ne pensaient  même pas que la « La sale guerre » allait s’installer à Paris même.

La répression fut très forte, massive, démesurée et sanglante ! Un véritable carnage ! Qu’on en juge ! Des centaines de morts, des manifestants jetés dans la Seine et des disparus. Plus d’un millier de blessés et des milliers d’arrestations.

A quoi aura servi tout ça, puisque nous sommes devenus les meilleurs alliés de nos pires ennemis d’hier. L’histoire le retiendra. Sont-ils frappés de cécité ceux qui sont sensés nous gouverner aujourd’hui ? Le 17 Octobre 1961, la France coloniale jeta des Algériens dans la Seine.

Octobre 1970, assassinat de Krim Belkacem

Je me remémore aussi la date aussi douloureuse du 18 Octobre 1970, qui a vu l’assassinat de Krim Belkacem, signataire des Accords d’Evian,  à Francfort  en Allemagne.

Le chef historique du FLN durant la guerre de libération nationale qui signera l’acte d’indépendance de l’Algérie en bas des Accords d’Evian en tant que plus gradé des anciens maquisards et seul membre des six qui ont déclenché le premier novembre encore en vie et non prisonnier, mais surtout en tant que vice-président du GPRA a payé le prix fort de son engagement à la révolution.

Le rappel de ces dates événements (8 octobre 1957, 17 octobre 1961, 18 octobre 1970,et même 5 octobre 1988) est un devoir de mémoire, pour se souvenir des Algériennes et des Algériens qui ont donné leur vie pour que vive la patrie. Ce n’est point une commémoration ou un rituel de pure forme.

Il est vrai qu’aujourd’hui, nous avons recouvré notre indépendance territoriale mais pas celle de la liberté. La vraie indépendance dont ont rêvé nos martyrs nous a été confisquée.

Aujourd’hui encore, je garde espoir pour reconstruire tous ensemble

Aujourd’hui encore, je garde espoir de voir mon pays qui a été pendant trop longtemps l’otage d’une poignée de décideurs sans conscience ni morale réhabiliter la mémoire de tous ses martyrs pour reconstruire tous ensemble une « Nouvelle République Algérienne » de tous les Algériens, en transmettant le flambeau à cette nouvelle génération qui a surpris par sa « Ferveur Hirakienne » le monde entier.

Le rêve est il permis en cette veille de commémoration d’une autre date qui fut porteuse d’espoir, celle du 1er Novembre 1954.

 

Abdelkader KRIBI,

Un militant de la cause nationale

Militant de Jil Jadid