Mouloud Mammeri, Tamazight et Yennayer : ou les symboles incontestables de l’unité nationale des Algériens

Mouloud Mammeri, Tamazight et Yennayer : ou les symboles incontestables de l’unité nationale des Algériens

Temps de lecture : 11 minutes

 

Contribution : Kaci SADI*

 

A l’occasion de la fête de Yennayer/nouvel an berbère (2971), nous souhaitons bonne année, meilleurs vœux à tous les Algériens croyant en leur unité et respectant leur diversité. A ce sujet, le cas de Mouloud Mammeri, Tamazight et Yennayer sont à méditer.

Pour ce faire, nous proposons, en premier lieu, une esquisse d’analyse d’un aspect de l’œuvre de  cet illustre écrivain, anthropologue et chercheur pédagogue et son apport à l’identité amazighe en général et à l’entité algérienne en particulier. Nous soulignons, ensuite, le fruit de ce militant scientifique devenant – grâce à ses travaux-  une institution de référence depuis les années 1980 jusqu’à nos jours. Nous traitons, après, la définition de quelques tâches de l’Académie Algérienne de Tamazight crée officiellement comme une institution mort-née dans la constitution précédente, et ce, depuis deux ans ! Nous finissons notre approche par la reconnaissance de Yennayer comme journée chômée et payée en évoquant sa célébration en tant que fête nationale et populaire de tous les Algériens depuis la nuit des temps et sa symbolique visant la réconciliation du  peuple avec ses origines, son histoire et son identité réelle et plurielle.

En tout cas, la présente contribution n’est qu’une synthèse d’une série de conférences que nous avons présentées, lors de différents colloques, journées d’étude et rencontres scientifiques et/ou culturelles organisés sur Mouloud Mammeri, Tamazight et Yennayer, tenus essentiellement à Tizi Ouzou, Béjaia et Bouira ces cinq dernières années. Je tiens à remercier chaleureusement les différentes catégories du public qui étaient là au rendez-vous pour assister à mes conférences et enrichir les débats avec leurs questions pertinentes et remarques précieuses. Et ce, loin de tout discours creux et de toute polémique stérile qui ne visent en fin de compte que le maintien et l’entretien des identités meurtrières !

 

Le premier élément abordé dans cette synthèse est la conception de Mouloud Mammeri sur l’ouverture sur l’Autre tout en gardant sa propre identité, puisque la thématique du Particulier et de l’Universel ainsi que celle du  passage du Même à l’Autre à travers Soi demeurent un tabou dans nos sociétés dites modernes. Et notre écrivain et chercheur polyvalent les a déjà dépassé à son temps en s’appuyant sur sa double culture kabyle et française et les différentes disciplines telles la littérature et l’anthropologie.

Et puisque le sujet des composantes anthropologiques et linguistiques réelles de l’Algérie n’est pas encore abordé suffisamment, leur traitement devient à ce moment-là problématique, voire tabou. Et Mouloud Mammeri, dès ses débuts, a commencé à s’interroger sur pas mal de questions liées à la société berbère et ses problèmes réels et pluridimensionnels.  Il a entamé ses recherches par la société kabyle dont il est issu et qu’il connaissait mieux, évidemment, avant de généraliser, mutadis mutandis, sur tout le territoire amazigh, nord-africain. Ses analyses portent, entre autres, sur la Kabylie des Imousnawen et des Marabouts, de l’Oralité et de l’Ecriture ainsi que du Local et de l’Universel. Ces thèmes  sont abordés soit directement soit en filigrane dans ses œuvres variées et pluridisciplinaires. Personnellement, j’ai essayé de synthétiser quelques unes et de les qualifier de dichotomies mammériennes, si j’ose me permettre cette dénomination (1).

 

De culture savante, culture vécue aux dichotomies mammériennes: ou les mérites et les limites d’une spécificité authentique

 

La première dichotomie s’est déduite de la Kabylie profonde que MAMMERI a étudiée dans la profondeur à travers ses recueils de poèmes kabyles traditionnels et leur analyse. Il s’agit de l’Amusnaw et l’Amrabed. D’ailleurs, le chercheur- analyste signale la confusion de la sagesse avec la science qui se retrouve dans d’autres langues et d’autres civilisations. La Tamusni est « une langue pratique doublant un long apprentissage et autant de l’ordre de la science que de l’ordre de l’action » (2) pour reprendre la définition mammérienne.

La transmission correspond donc à une tradition orale, à une connaissance, à une sagesse, à un savoir pratique, à un art de vivre. Cela d’une part. D’autre part, l’Amrabed, lui, détient une culture savante, inspiré du Coran, transmis par l’écrit dans les zaouïas. Il est  marabout de naissance, il est donc garant d’une civilisation sacrée.

La deuxième dichotomie est culture savante par opposition à culture vécue (3). En effet, MAMMERI a étudié sous l’angle particulier des rapports qui existent entre une culture légitime savante et une culture populaire vécue. Très brièvement, ces deux cultures sont caractérisées, par les points suivants :

Contrairement à la culture populaire qui est orale, pratique et proche de la vie quotidienne du peuple, la culture savante est coupée de la pratique quotidienne car elle est écrite et inspirée du livre Sacré de l’Islam : le Coran. Contenant le verbe absolu et la vérité véhiculée en arabe littéraire dans les cités et les zaouïas implantées dans les zones rurales, comme appareils de l’Etat afin de traduire l’idéologie de celui-ci. Cette culture est développée donc par le pouvoir qui lui confère une reconnaissance quasi-exclusive et la rend, du coup, la seule culture légitime du point de vue politique. Ainsi, elle se présente comme culture universelle même si elle n’est que l’expression des intérêts d’un groupe.

Quant à la troisième dichotomie, elle s’imposait aussi bien pour MAMMERI que les autres écrivains maghrébins francophones ayant une langue maternelle autre que le français. Il se posait alors le problème des rapports entre la spécificité et l’universalité autrement dit, le Local et l’Universel qui consistait à être Soi, c’est à dire être au monde. Mais sous quelle représentation (4) ?

MAMMERI a vécu, lui en personne, une sorte de déchirure. Il est Kabyle d’origine. Mais le kabyle, en tant que langue, ne dépasse pas la Kabylie. Il est francophone par instruction et l’école. Ce qui lui permet faire entendre sa voix autrement dans le monde entier. Et ce qui est génial chez MAMMERI, c’est cette conscience au sujet de sa spécificité. Mais qu’il critique au même temps, puisqu’elle peut être mortifère.

Que faire donc ? Faut-il être spécifique, donc s’enfermer dans un ghetto culturel ou bien alors être universel et se faire semer à tout vent ? La question est posée objectivement chez MAMMERI. Mais, elle est également résolue objectivement, tout comme chez Térence, un autre écrivain berbère des temps anciens : « je suis homme, rien de ce qui touche à l’humanité ne m’est étranger ».

 

Du rapport de la domination à l’apport de la composition : ou la richesse d’une double appartenance

 

Seulement, la question qui se pose et/ou que posent spécialement les anthropologues est la suivante : est-ce que le rapport entre les éléments de ces dichotomies n’est pas conflictuel, c’est-à-dire, rapport du dominant au dominé ?

Selon Kamal CHACHOUA, dans son livre  L’Islam kabyle…(5), le rapport entre Amusnaw et Amrabed (le Marabout) – qui est développé dans le dialogue sur la poésie kabyle entre Mouloud MAMMERI et Pierre BOURDIEU (6)- ne peut être que conflictuel. Pour lui, le Marabout domine l’Amusnaw pour deux raisons essentielles : Premièrement le marabout ne partage pas l’intimité avec l’Amusnaw (kabyle). Deuxièmement, l’Amusnaw a le complexe d’infériorité vis-à-vis le marabout. Ce chercheur conclut que les figures de l’Amusnaw et du Marabout ne s’opposent pas dans le réel. L’Amusnaw est donc en rapport de domination et non d’opposition au Marabout.

Cependant, ce ne sont pas les rapports conflictuels de domination (qui peuvent exister ou qui existent réellement) entre les deux profils (Amusnaw et Amrabed) qui intéressent MAMMERI, mais bel et bien la volonté de l’intellectuel-Amusnaw de (ré)unifier symboliquement cette entité composée/recomposée à partir du 16ème siècle par les Kabyles et les Marabouts : la Kabylie. Tout cela peut se lire, en tout cas, entre les lignes dans l’introduction aux Poèmes kabyles anciens. Mais aussi dans ses livres consacrés aux poètes kabyles de 19ème siècle Si Mohand-ou-Mhand (7) et Cheikh Mohand Oulhocine (8). Et MAMMERI explique à propos de la coexistence d’une culture savante et d’une culture populaire par le fait que la Kabylie a une double appartenance : Une Kabylie qui a une identité profonde. Mais qui s’inscrit naturellement dans la communauté islamique à la fois spatialement, politiquement et idéologiquement. Aussi existe-il dans la langue kabyle -et dans d’autres parlers de tamazight par ailleurs- beaucoup d’emprunts à la langue arabe traitant tous les aspects de la vie quotidienne de la Kabylie traditionnelle liée naturellement et intrinsèquement à  la religion musulmane. C’est le cas, d’ailleurs, des thèmes de la majorité des poèmes recueillis, transcrits, analysés, critiqués et traduits vers le français par notre érudit.

C’est un cas complexe, tout comme Mouloud MAMMERI qui est, lui aussi, complexe car il a une double culture : la culture vécue de ses origines et la culture acquises à l’école. Voilà un exemple d’un intellectuel complexe qui a voulu concilier les deux éléments opposés (l’un à l’autre) et être à la fois spécifique et universel. Pour lui, il n’y a pas de frontière ou de mur entre l’Amusnaw et l’Amrabed ; le Profane et le Sacré ; le Local et l’Universel.

 

De la tradition locale à la modernité universelle : ou la voie d’une démarche exemplaire

 

Dans la profondeur, la pensée de MAMMERI en tant qu’intellectuel engagé, autrement dit, un intellectuel qui a voulu le changement et la modernité mais tout en gardant quelques éléments de la tradition et de l’authenticité, s’inscrit dans cette démarche : du particulier à l’universel. C’est là d’ailleurs où réside toute la complexité de son œuvre. Car, celle-ci est traduite, à notre humble avis, par ses projets littéraires, linguistiques et anthropologiques :

  1. Réapproprier le local afin de s’affirmer, dans le monde. Pour ce faire, il a procédé par le recueil des produits oraux avant qu’ils soient happés par la mort. Le passage de l’oral à l’écrit l’a obligé d’élaborer un lexique et une grammaire afin de transcrire cette langue à tradition orale durant des siècles.
  2. Approprier l’universel à travers l’apprentissage du français (pour son cas) qui lui a été imposé mais qu’il a manipulée à sa guise afin de critiquer aussi bien sa société natale que la France coloniale dont la vision est purement européocentriste et évolutionniste voyant la culture berbère orale une culture folklorique, dévalorisée et primitive.
  3. Universaliser le local à travers la théorisation de la culture orale et son approche pluridisciplinaire traitant aussi bien le texte que son environnement, c’est à dire les conditions de sa performance. Car, l’oralité ne veut pas dire seulement l’oral au sens expression orale mais également la transmission orale du savoir écrit.

 

Bref, nous pouvons déduire à travers ces projets que Mouloud MAMMERI n’est pas un simple romancier ou grammairien ou encore anthropologue, mais à la fois un passeur d’une littérature orale séculaire et théoricien de cette littérature qu’il a recueillie, transcrite et traduite. Il a su acquérir le savoir universel pour servir la culture locale et faire connaitre celle-ci de par le monde via la traduction. En outre, il a su joindre la création artistique à la critique scientifique et objective.

Mouloud MAMMERI est un artiste complet qui a accompli sa mission par ses actes et ses productions qu’il faut lire et relire afin de comprendre sa pensée et sa démarche et s’initier, d’après ses propres travaux et les travaux faits sur lui, à l’analyse critique de ses œuvres sur, entre autres, la langue, la culture et la littérature en Kabylie, l’Ahellil de Gourara (9) et le dialecte de l’Aheggar (10) qui restent à (re)découvrir. Car il s’agit bien d’un pédagogue lucide et rationnel et d’un penseur sage et visionnaire ainsi que d’un homme d’esprit ouvert, loin de tout enfermement dans un ghetto régional et/ou culturel  et, du coup, de tout confinement  et sclérose intellectuels.

 

De Mouloud Mammeri comme institution à l’Académie Algérienne de Tamazight comme acquis d’une revendication

 

Selon les tâches et les rôles qui sont déjà traités par des professeurs spécialistes en la matière, tel Abderrezak DOURARI (11) et feu Mohand Akli HADDADOU (12), le travail à faire donc au sein/par cette institution n’est pas une mince affaire. Et les chercheurs qui y  seront associés ont, à mon humble avis, une grande responsabilité devant l’Histoire. Car, tamazight a besoin de chercheurs de qualité et des hommes de lettre de renommée, à l’exemple de Mouloud MAMMERI, pour la sauvegarder et la promouvoir. Ne serait-ce que pour rendre hommage, sincèrement et honnêtement, à tous les militants de la cause amazighe dans toutes ses dimensions. Avec science et conscience. Et loin de toute démagogie ou folklore.

Du coup, l’académie doit être autonome et indépendante de toute tutelle politique et/ou idéologique afin d’accomplir librement sa tâche avec objectivité et scientificité. Et pour ce faire, elle doit également s’occuper des sujets de fond et non des faux problèmes. Aussi, a-t-elle besoin des chercheurs compétents et polyvalents. Je veux dire également polyglottes pour pouvoir s’inspirer d’autres expériences des pays parlant d’autres langues et, de préférence, plurilingues. Car, la question de l’amazighité, d’une part, ne concerne pas seulement la langue ou la littérature mais aussi la culture et la civilisation, et d’autre part, elle n’est pas confinée à une seule région ou un seul village, mais à tout le territoire algérien, voire nord-africain. Donc, très variée et très riche de par sa diversité. C’est un patrimoine matériel et immatériel de tous. Et l’Etat est interpellé, à cet égard, pour le sauvegarder, justement, de toute tentative de politisation ou d’idéologisation. La diversité est une richesse et non une menace.

Tamazight n’est plus maintenant un cheval de bataille ni de X ni de Y et ne doit pas être un sujet de récupération et d’opportunisme de la dernière pluie de ceux-ci ou de ceux-là  ou encore de qui que ce soit. Tamazight a besoin, avant tout, du respect immense, de la paix durable et de beaucoup de moyens matériels et humains. Puis, de la réflexion profonde, de  la critique constructive et de la production scientifique et littéraire de haut niveau. Bref, du travail, voire du bon travail.

 

De Mouloud Mammeri comme symbole de l’identité à Yennayer comme exemple de l’unité dans la diversité  

 

Loin d’être un mythe fondateur (13), tel qu’il est conçu par les militants berbéristes de l’Académie berbère de Paris, dont Ammar Negadi/Chaoui (14) et Bessaoud Mohand Arab (15), et qui ont crée en 1980 le calendrier berbère, Yennayer est l’une des dates qui nous rappelle, tout comme Tamazight selon la conception de Mouloud Mammeri, notre spécificité, donc notre identité. C’est aussi une fête populaire qui nous rappelle combien nous sommes attachés à la terre. Cet événement annuel suppose un nouveau souffle et un nouveau départ auquel nous nous préparons (chacun à sa manière). Il est évident que Yennayer, à l’instar du premier janvier et de Awwal Muharram, doit être décrété journée chômée et payée. D’autant plus qu’il s’agit là de l’un des rares événements fêtés par l’ensemble des Algériens.

A l’ouest du pays, par exemple, Yennayer est célébré une semaine durant avec des costumes de tradition et des masques confectionnés avec des peaux de bêtes. Dans d’autres régions du sud, Yennayer dure trois jours, et on fabrique une sorte de galette dans laquelle on introduit une pièce en or avant sa cuisson. Une fois les parts distribuées, celui qui découvre l’objet aura une année prospère devant lui. A l’Aurès et en Kabylie, Imensi n Yennayer est un diner spécial, car dans le plat familial sont disposées toutes les cuillères des membres de la famille, même ceux qui résident à l’étranger. Et le poulet sera accompagné de sept légumes symbolisant les sept jours de la semaine.

Yennayer est donc une autre richesse et un patrimoine culturel -matériel et immatériel- à sauvegarder et à développer par tous et pour tous. Car, il est effectivement le symbole incontestable de notre identité millénaire ainsi que celui de notre unité nationale. Et sans nous rendre compte, nous l’avons toujours fêtée, avec ce sentiment d’être distingués des Autres et, du coup, réconciliés avec nous-mêmes. Il nous plonge pleinement dans notre Algérianité, Amazighité et Africanité. Aseggas ameggaz !

 

*Kaci SADI
Enseignant-chercheur, poète et traducteur
Département de Langue et Culture Amazighes
Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou
Membre du Conseil National de Jil Jadid
Coordinateur de la wilaya de Bouira
 
Notes et références :
(1) Je me suis inspiré des dichotomies saussuriennes qui, elles, portent sur les distinctions fondamentales en linguistique structurale à savoir : synchronie vs diachronie ; langue vs langage ; langue vs Voir à ce sujet : Ferdinand De Saussure, Cours de linguistique générale, Editions TALANTIKIT, Bejaïa, 2002.
(2) Pour plus de détails sur cette notion, voir la partie consacrée à l’introduction dans Mouloud Mammeri, Les poèmes kabyles anciens, Mahdi, Tizi-Ouzou, 2009.
(3) Mammeri, Mouloud, Culture savante culture vécue, Edition Tala, Alger, 1991.
(4) Voir à ce sujet, entre autres, l’article de l’anthropologue Ali SAYAD, « Mouloud Mammeri, le défricheur de savoirs », in Actes du colloque international sur la vie et l’œuvre de Mouloud Mammeri, 12 et 13 avril 2006, édition Hors-série de la revue CAMPUS de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, 2007.
(5) CHACHOUA, Kamel, L’islam kabyle (XIIème-XXème siècle), Religion, Etat et société en Algérie, Maisonneuve, Larose, Paris, 2001.
(6) Voir le dialogue entre Pierre Bourdieux et Mouloud Mammeri : in Mammeri, Mouloud, Culture savante culture vécue, Edition Tala, Alger, 1991.
(7) MAMMERI, Mouloud, Les Isefra poèmes de de Si Mohand-ou-Mhand, La Découverte, Paris, 1987.
(8) MAMMERI, Mouloud, Inna-yas Ccix Muhand, Cheikh Mohand a dit, Compte d’auteur, Algérie, (SD)
(9) MAMMERI, Mouloud, L’Ahellil de Gourara, Editions de la maison des sciences de l’Homme, Paris, 1985.
(10) Mouloud Mammeri a collaboré dans l’élaboration de Lexique Français-Touareg, Dialecte de l’Aheggar de Frère Jean-Marie CORTADE, publié avec le concours du Conseil de la recherche scientifique en Algérie par l’Institut des Sciences Humaines, Travaux du Centre de Recherche Anthropologique, Préhistorique et Ethnographique, Arts et Métiers Graphiques, Alger, 1967.
(11) Professeur en sciences de langage et traductologie à l’université d’Alger. Il est directeur du Centre National Pédagogique de la Langue et l’Enseignement de Tamazight (CNPLET). Il est auteur de plusieurs articles scientifiques en sémiotique, sociolinguistique et socio-anthropologie traitant les langues, les identités et les politiques linguistiques de l’Algérie contemporaine et parmi les premiers chercheurs ayant revendiqué la création d’une académie pour tamazight.
(12) Professeur en linguistique amazighe à l’Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou et auteur d’une trentaine d’ouvrages sur la langue et la culture berbère et une centaine d’articles de vulgarisation de la cause amazighe et la civilisation berbéro-arabo-musulmane ainsi que trois dictionnaires de tamazight moderne. Il est décédé le 19/11/2018.
(13) Voir à ce sujet l’entretien de Nawel Merouane avec le chercheur en histoire au sein du CRASC d’Oran, Fouad Soufi au journal Reporters du 20 février 2016 intitulé : « Vérités et mythes sur Yennayer » et traduit vers l’arabe par Alqablouti Al-Djaziri.
(14) Ammar Negadi, né en 1943 à Batna et mort en 2008 à Paris, est un militant et écrivain berbériste algérien chaoui. Il est le créateur de l’ère berbère du calendrier amazigh qui lie l’histoire de Yennayer à l’intronisation de Sheshonq 1er, le pharaon berbère d’origine libyque et fondateur de la 22ème
(15) Bessaoud Mohand Arab, né en 1924 en Algérie et mort en 2002 en Angleterre, est un militant nationaliste algérien de la guerre de libération nationale et l’un des principaux idéologues du berbérisme. Il fut notamment l’un des fondateurs et le principal dirigeant de l’académie berbère de Paris (Agraw Imazighen).