Avertissant sur les menaces extérieures qui guettent le pays : Soufiane Djilali plaide pour l’accélération du processus politique

Avertissant sur les menaces extérieures qui guettent le pays : Soufiane Djilali plaide pour l’accélération du processus politique

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ACTUALITÉS : Quotidien Le Courrier d’Algérie édition du 19/01/2021, par Karima Bennour

Appelant à l’accélération du processus politique pour l’élection d’un nouveau Parlement et la formation du gouvernement « légitimes », après l’adoption et l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution, Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid, invité, hier, au Forum du Courrier d’Algérie, explique son appel par la teneur des risques et les menaces visant l’Algérie à travers « les turbulences et les crises marquant sa zone géographique très sensible ».

L’Algérie étant dans un espace géographique qui connait « une situation extrêmement sensible » avec les situations de crise et d’instabilité en Libye et au Mali, et la guerre en cours avec la reprise de la lutte de libération armée du peuple sahraoui contre l’occupant marocain, depuis la violation par celui-ci du cessez-le-feu de l’ONU, le 13 novembre dernier, à El-Guergarat, l’invité du Forum affirme que notre pays « a de très grands atouts pour sécuriser ses frontières ». Pour l’invité du Forum, notre pays fait face aussi à d’autres menaces et pressions d’acteurs étrangers animés «  par des appétits de puissance qui visent ses potentialités en richesses naturelles». Ces puissances, pour le président de Jil Jadid  ne voient « l’Algérie que comme potentiel, de champ d’exploitation de ses richesses économiques et un marché de consommation de leurs produits». Tout développement de ses richesses humaines et économiques, poursuit Soufiane Djilali «  n’intéressent pas les partenaires », car affirme-t-il « ils préfèrent avoir en face d’eux une Algérie demeurant dépendante de ses recettes des hydrocarbures et des matières premières, qu’ils transforment et nous les revendent, c’est le jeu du capitalisme » pour maintenir des pays dans la dépendance et l’exploitation de leurs ressources. Poursuivant dans ce même ordre d’idées, l’invité du forum dira que « des partenaires de l’Algérie ne veulent pas voir une Algérie forte et puissante » et cette approche politique de puissances économiques, «  peut mener parfois jusqu’à déstabiliser des pays »avertit-il. Citant que « le monde a vu la traduction clairement » l’approche en question, avec l’intervention de l’Otan chez notre voisin libyen, en raison de leur opposition « à la politique économique et financière  qui ne répondaient pas à leurs intérêts » et ces pays « se sont attaqués à la Libye et procédé à l’effondrement de l’État libyen », préférant indique Soufiane Djilali « voir une autre politique promue et mené dans ce pays » répondant à leurs intérêts, et de conclure ainsi, que notre pays s’est retrouvé dans une zone totalement déstabilisée ». Une situation déstabilisée dès 2012, en Libye, a précipité, rappelons–le, les évènements chez notre voisin du sud, le Mali, lequel est dans une situation encore instable depuis, le chaos engendré en Libye et Mali, qui a conforté l’activité terroriste dans la région du Sahel.

« Le Maroc est complètement impliqué dans l’axe des puissances prônant une volonté hégémonique au Moyen-Orient et ailleurs »

Concernant notre voisin de l’ouest, le royaume marocain qui, pour l’invité du Forum « a ses propres problèmes  internes, son occupation du Sahara occidental, ses objectifs à long terme », ce pays, Soufiane Djilali estime que « notre pays le gêne dans son développement, dans son occupation des territoires de la république arabe sahraouie, en raison de la position de principe de notre pays », affirmant que « le Maroc a été très loin dans ce bras de fer », allusion aux relations annoncées ente la monarchie marocaine et l’entité sioniste. Pour le président de Jil Jadid, le royaume marocain « est complètement impliqué dans l’axe politique regroupant des puissances mondiales prônant une volonté hégémonique au Moyen-Orient et ailleurs » avertissant qu’ «il y a des visés de déstabilisation de l’Algérie, par ces pays composant cet axe » lequel, faut-il le préciser, s’est clairement affiché par les annonces en grande pompe de l’établissement et la normalisation des relations avec l’entité sioniste, laquelle viole au quotidien les droits légitimes et historiques du peuple palestinien et le droit international. « Pour l’Algérie, la vision et approche politique du royaume marocain posent un réel problème, et un danger pour la sécurité nationale de notre pays ». Plus loin dans son intervention, l’invité du Forum dira que « nous ne pouvons pas rester concentrés seulement sur l’intérieur de nos frontières englués dans des problèmes économiques, financiers, de développement, qui affaiblissent au final la société algérienne en tant que telle » et nous ne pouvons pas, poursuit-il « rester en crise politique indéfiniment, en laissant en suspend les décisions à prendre ».

Plus explicite, Soufiane Djilali plaide en faveur de l’accélération du processus politique, déclarant « Il faut aller un peu plus vite sur les rendez-vous politiques et l’ouverture politique, l’élection du Parlement, la formation d’un gouvernement représentatif ; c’est un échéancier, un calendrier ; qu’il faut mener à terme, et rapidement » dira-t-il, ajoutant : « on ne peut pas se permettre davantage de temps, dans des discussions alors que le pays est menacé de partout ».

Il conclut «  il faut régler nos problèmes politiques, affronter ceux d’ordre socio-économique et sécuriser le pays », ce n’est qu’ainsi, semble dire notre invité, hier, au Forum, que le pays consolidera ses atouts à plus d’un titre et à divers niveaux.