5/12 Journée internationale du bénévolat : DU BÉNÉVOLAT ET DU MILITANTISME

5/12 Journée internationale du bénévolat : DU BÉNÉVOLAT ET DU MILITANTISME

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En 1985, l’Assemblée générale de l’ONU a institué la Journée internationale des bénévoles le 5 DÉCEMBRE afin de souligner toute l’importance de la contribution des bénévoles au développement économique et social des communautés, aussi bien au niveau local, national et international. Mais c’est aussi pour mettre en avant le rôle joué par les structures associatives qui s’efforcent de répondre aux divers besoins de la vie sociale, principalement au près des jeunes et des quartiers difficiles.

Au cours des derniers mois, alors que la pandémie de COVID-19 a touché la planète entière, les volontaires ont été en première ligne des réponses médicales, communautaires et sociétales. Le plan stratégique de préparation et de riposte à la Covid-19 de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) identifie les volontaires communautaires comme des acteurs clés pour la communication des risques et l’engagement communautaire. L’OMS reconnaît ainsi le rôle considérable que les volontaires ont joué et continuent à jouer dans la lutte contre le virus. Les volontaires ont été en première ligne de la réponse à la COVID-19, et ont relevé les défis posés par cette pandémie, en s’assurant que tout le monde reste en sécurité et en étant toujours là pour l’humanité et pour la planète.

Et qu’en est-il chez nous en Algérie ? Malgré l’avènement d’un mouvement citoyen « HIRAK » inédit et historique, force est de constater que même si l’envie ne manque pas chez le citoyen, on constate amèrement que le « bénévolat » ou « volontariat » est mené de manière anarchique et empirique par des « électrons libres » qui refusent de s’organiser en structures modernes capables de rassembler de nombreux militants qui partagent les mêmes convictions et projets…

Et pourquoi en sommes-nous là ? Qu’est ce qui fait que les Algériennes et les Algériens ne croient pas (et ne croit plus) qu’il est possible de changer les choses en militant dans un cadre organisé ? Est-ce que les ressorts de la société sont à ce point complètement cassés, malgré les foyers de résistances existant çà et là ?

Il est vrai que beaucoup de « parties » travaillent à « dissuader » les gens de s’organiser en « entités souveraines » avec l’arrière-pensée de « garder la main » sur la société en état de déflagration !

Et par ce qu’aujourd’hui nous vivons dans une société où la perte des valeurs est de plus en plus criarde, ces « parties » mènent une action psychologique ininterrompue pour faire croire aux « masses » que  militer pour une cause au sein d’un parti politique ou d’une organisation associative, syndicale ne servirait à rien sauf à participer à  créer des « responsables politiques » qui ne pensent qu’à faire des affaires et à s’enrichir sur le dos du peuple .Les 20 dernières années par exemple ont été des arguments brandis pour pousser à la fuite du « politique » et du « militantisme » !

Tenter de leur faire comprendre le contraire, apparaît comme une forme de prêche de la bonne parole dans un désert. Une gageure pour beaucoup de monde !

Alors, que faire pour remédier à cette situation désolante pour un pays majoritairement jeune, pour ne pas sombrer dans une espèce de « chaos politique » ?

Par exemple, les partis (et c’est aussi valables pour les syndicats, organisations et autres associations), doivent montrer une réelle volonté de construction moderne et démocratique d’organisations  » inclusives » des énergies citoyennes égarées un peu partout par la faute de l’absence d’un « réceptacle politique, syndical ou associatif » crédible et fiable, en entreprenant des campagnes ciblant des couches bien précises de la population, en agissant sur leurs centres d’intérêt.

Les partis, doivent aussi se rendre à l’évidence, que le rôle du militant est essentiel et déterminant pour leur avenir et celui de la démocratie. Le militant est ainsi à l’avant-garde des luttes démocratiques et sociales, quand on lui permet d’être le « moteur » et « l’animateur » principal pour la consolidation de la conscience sociale et citoyenne. Ainsi formé et libéré, le militant agira dans le sens de la préservation de l’autonomie du mouvement associatif, culturel et syndical. Ceci n’est possible que si ces partis aident le militant à se doter des instruments théoriques et pratiques pour AGIR et MILITER  de façon efficace et pédagogique.

Les partis doivent rechercher « les champs de convergence » avec les acteurs de la société à même d’AGIR activement pour libérer une dynamique sociale et politique de démocratisation. Ils doivent surtout favoriser et aider à la mobilisation des jeunes impliqués depuis plusieurs mois dans le « Hirak » pour construire l’état de droit et l’Algérie DÉMOCRATIQUE dont nous rêvons tous.

Ainsi, soit-il.

 

Dr Lakhdar Amokrane
Vice-président de Jil Jadid