Le développement durable, c’est quoi ?

Le développement durable, c’est quoi ?

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‘’ Le monde contient bien assez pour les besoins de chacun, mais pas assez pour la cupidité de tous ‘’ Mahatma Ghandi

Le monde connaît de profonds changements qui ont un impact sans précédent sur notre planète. Des bouleversements climatiques, économiques, sociaux ont contraints les pays y compris l’Algérie d’adopter en 2015 via l’assemblée générale de l’ONU un programme universel axé sur les enjeux du développement durable afin de répondre aux défis mondiaux. Mais avant de parler des 17 objectifs qui ont été fixés, il est utile de définir ce qu’est le développement durable.

Le développement durable est un modèle qui définit la nécessité d’une transition et de changement dont a besoin la planète et ses habitants pour vivre dans un monde plus équitable, en bonne santé tout en respectant l’environnement. Ce modèle d’organisation de la société requiert l’implication de tous, ce qui est malheureusement loin d’être le cas.

On entend par DEVELOPPEMENT, l’amélioration des performances économiques et sociales d’une nation, et par DURABLE, la stabilité et la résistance dans le temps.

Pour répondre le plus efficacement aux besoins du présent sans compromettre ceux des générations futures, le développement durable est incontestablement le mode d’organisation le plus adéquat afin d’amorcer une transition qui préserve notre planète et ses ressources naturelles.

Ce modèle s’appuie principalement sur des piliers et des principes fondamentaux que sont : l’économie, le social et l’environnement. Ces trois piliers sont essentiels afin de permettre un développement durable, équitable, viable et vivable. Ils constituent des enjeux majeurs dans le but de garantir une meilleure qualité environnementale, une efficacité économique et une équité sociale :

  • La qualité environnementale :

Il n’en demeure moins que pour préserver l’environnement, il faut impérativement développer des activités qui doivent être en phase avec les énergies renouvelables sans compromettre les nécessités économiques.

  • L’efficacité économique :

Celle-ci consiste à réduire les inégalités sociales en diminuant l’extrême pauvreté, garantir un emploi au plus grand nombre sans préjudice ni pour l’homme ni pour la planète.

  • L’équité sociale :

Pour maintenir la cohésion sociale, le devoir des dirigeants politiques est de garantir l’accès aux ressources de base telles que la santé, l’éducation, l’alimentation et le logement.

Les principes fondamentaux du développement durable sont :

Solidarité : Être solidaire c’est penser à l’autre, celle-ci peut être plus active entre les peuples et entre les générations. Nous sommes dans l’obligation de ne pas puiser toutes nos ressources. Nous devons les exploiter avec parcimonie afin que les générations futures puissent trouver un héritage conséquent.

Participation : il serait vain de parler de développement durable si l’implication de chacun n’est pas pleine et entière, quel que soit le statut social, les efforts consentis, chacun dans son propre secteur, ne feront qu’améliorer la qualité de vie du citoyen.

Responsabilité : La pérennité d’un Etat stable et prospère ne peut se construire qu’avec un esprit responsable et civique, chaque citoyen doit être conscient du rôle qu’il doit jouer dans la société, il doit préserver son environnement et moins polluer. Le rôle de l’Etat est majeur, il doit œuvrer au bien-être du citoyen et veiller surtout à la cohésion sociale afin de limiter les inégalités sociales.

Il y a plus de deux siècles, la population mondiale était d’environ 900 millions d’habitants,  qui a induit une augmentation de biens, de services et des modes de production, sans mesurer véritablement quelles seraient les conséquences pour la planète et la population mondiale. Dans les années 70, des experts scientifiques ont pourtant tiré la sonnette d’alarme quant à l’impact de l’activité de l’homme et l’évolution de son mode de vie sur la planète.

Aujourd’hui, 80% des ressources naturelles sont consommées par 20% de la population mondiale. Cela engendre fatalement des zones de grande richesse et des zones de grande pauvreté. Dans certaines zones du monde, et particulièrement en Afrique, l’accès à l’eau potable est quasi nul. Idem pour l’accès aux soins. Ajouté à cela, la désertification qui s’accélère. Seul le respect strict des objectifs qui ont été fixés pour un développement durable peuvent un tant soit peu atténuer ces drames climatiques, sociaux et environnementaux.

En 2015, 193 états se sont engagés collectivement à atteindre, d’ici à 2030, les 17 Objectifs Développement Durable, dits 17 ODD. Ces ODD reposent sur cinq enjeux transversaux majeurs : la planète, la population, la prospérité, la paix et les partenariats – en espérant que ces objectifs au nombre de 17 énumérés ci-dessous ne restent pas des vœux pieux :

  1. Pas de pauvreté
  2. Faim zéro
  3. Bonne santé et bien être
  4. Education de qualité
  5. Egalité entre les sexes
  6. Eau propre et assainissement
  7. Energie propre et d’un coût abordable
  8. Travail décent et croissance économique
  9. Industrie, innovation et infrastructure
  10. Inégalités réduites
  11. Villes et communautés durables
  12. Consommation et production responsables
  13. Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques
  14. Vie aquatique
  15. Vie terrestre
  16. Paix, justice et institutions efficaces
  17. Partenariats pour la réalisation des objectifs

L’économie à l’ère du développement durable

L’économie mondiale actuelle est-elle compatible avec le développement durable ?

L’obsolescence programmée, par les grands industriels, nous oblige à acheter des produits que nous gardons moins longtemps. Pour les fabriquer, il faut exploiter des matières premières et des ressources qui se raréfient. Les déchets générés se multiplient et ne sont pas tous recyclables. Les pollutions de l’air, de l’eau, du sol rendent la santé de la population mondiale de plus en plus précaire et l’expose à des dangers permanents. Il va donc sans dire que l’économie appliquée devient obsolète et mérite d’être repensée.

Quelles sont les solutions qui peuvent-être apportées pour inverser cette tendance infernale de ce modèle qui consiste à produire, consommer et jeter ?

Oui ! Il existe différents modèles économiques pour une société durable susceptibles de contrecarrer le modèle économique actuel.

Le modèle économique qui peut être le plus compatible ou le plus en adéquation avec le développement durable est le concept de l’économie circulaire qui est tout indiqué pour une meilleure gestion des ressources naturelles, et assurer ainsi une disponibilité assez confortable pour les futures générations.

Cette notion d’économie circulaire prend tout son sens avec l’expansion du développement durable car elle permet d’utiliser d’une façon rationnelle les matières premières et les ressources naturelles avec un regard nouveau et différent sur le développement économique.

L’économie circulaire optimise ainsi l’exploitation des ressources tout en impulsant la conception de produits dont la valeur est conservée le plus longtemps possible, et instaure par ailleurs une logique de boucle qui prend en compte toutes les étapes du cycle de vie des produits et des services, de leur conception à leur destruction.

Le développement durable se conjugue avec l’innovation et les technologies numériques qui veillent à identifier les meilleures alternatives pour promouvoir les produits en phase avec l’environnement. Ainsi, tous les acteurs économiques sont appelés à mettre en place de nouvelles normes de fabrication de produits qui répondent aux nouveaux défis mondiaux afin de préserver notre planète.

Comment mesurer l’efficacité des actions en faveur du développement durable ?

Le PIB vert

Le Produit Intérieur Brut (PIB) est un indicateur de développement économique permettant d’évaluer la production d’un pays. C’est un indicateur de richesse de production mais qui ne tient pas compte d’un certain nombre de critères tels que la production de richesses non marchandes (patrimoine naturel, activités associatives…). Il ne donne donc pas d’indication sur les autres critères essentiels du développement tel que le développement social.

Depuis quelques années, les économistes réfléchissent à un indicateur alternatif : le PIB Vert. Cet indicateur tient compte du développement global d’un pays, en mesurant la production réelle de richesse mais aussi le bien être réel de la population.

L’indice de développement humain (IDH)

L’indice de développement humain (IDH) permet de mesurer, dans un pays ou une région, la qualité de vie moyenne, et pas seulement la production économique et la richesse financière. Cet indice est compris entre 0 (très mauvais) et 1 (très bon).

L’IDH a été créé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 1990 Il s’agit aujourd’hui du principal indicateur utilisé pour mesurer le bien-être individuel et collectif dans une région donnée. Cet indicateur tient compte de différents critères tels que :

  • Le taux d’éducation ;
  • L’espérance de vie ;
  • Le niveau de vie.

Malheureusement le fossé des inégalités entre les pays riches et les pays les plus pauvres ne cesse de se creuser, l’Algérie est classée à la 85ème place avec un IDH de 0.754. (2017)

Voici quelques exemples : Sources PNUD 2018

La Norvège :        0.953

L’Allemagne :      0.936

Etas Unis :            0.924

France :                 0.901

Brésil :                   0.701

Chine :                   0.752

Afrique du sud :   0.701

Inde                        0.640

Niger                      0.354

 

L’empreinte écologique

Il s’agit de l’estimation de nos besoins humains (logement, énergie, consommation, alimentation, etc.) par rapport aux capacités de la Terre à y répondre à long terme, tout en tenant compte de la surface d’accueil et des ressources naturelles disponibles, calculées en « hectares globaux disponibles ».

Lorsque les besoins de l’humanité dépassent les capacités de la Terre, les écosystèmes et les ressources naturelles ne sont plus capables de se régénérer pleinement.

Cela entraîne leur dégradation, leur raréfaction, voire leur disparition. Dès lors, l’humanité puise dans des réserves qui ne seront plus disponibles aux générations futures.

On considère aujourd’hui qu’il faudrait 1,75 Terre pour répondre durablement aux besoins actuels de l’humanité.

À quand le réveil des consciences !

 

Par Ahmed OUARED

Membre du Conseil National et président de la commission « Energies renouvelables » du Conseil scientifique de Jil Jadid