Depuis plusieurs semaines, nous assistons à un déferlement de haine sans précédent, d’accusations et d’injonctions contre la communauté musulmane de France, et en particulier la communauté algérienne.
Nous pensions que le sommet avait été atteint lors de la campagne de la dernière élection présidentielle française mais la parole raciste a su trouver dans le contexte international actuel les mots pour attaquer encore plus les musulmans de ce pays et d’ailleurs.
La technique est toujours la même : pointer, accuser, stigmatiser à coups de grands médias et d’information continue. Et comme ce sont souvent des mensonges, on dément a postériori à travers une information à peine visible entre deux faits divers. Comme ce fut le cas pour les prières à Nice ou encore les tags antisémites a priori liés à des individus d’Europe de l’Est qui n’ont absolument rien à voir avec la communauté musulmane, et bien d‘autres exemples.
Et comme cela ne suffit pas à étouffer la vérité, alors on tente par tous procédés sournois de museler toute contestation et interdire toute expression démocratique pacifique.
L’Histoire retiendra que les Français ont été interdits de manifester leur soutien à la cause palestinienne, car un ministre, manifestement mu par la recherche d’un destin politique, jugeait qu’hypothétiquement il pouvait y avoir des débordements, probablement dans son esprit le soutien à la cause palestinienne est l’apanage de la seule communauté musulmane de France, et cette dernière serait automatiquement source de débordements.
A l’évidence, ce ne sont pas les musulmans de France qui cherchent à importer des conflits, mais juste à dénoncer les agissements d’un gouvernement israélien, intégriste, suprématiste et d’extrême droite et à exprimer leur solidarité avec les palestiniens martyrisés. Les musulmans de France appellent à une paix juste et durable comme le propose l’ONU depuis 75 ans.
Il n’est pas acceptable que toute position non alignée à celle de M. Mayer Habib (député de l’Assemblée Nationale française et/ou du Knesset) soit taxée d’antisémitisme ou d’apologie au terrorisme, comme ce fut le cas pour Karim Benzema, Youcef Atal, le journaliste Mohamed Kaci et bien d’autres anonymes. On peut dès lors légitimement s’interroger sur l’absence totale de poursuite ou même de réaction concernant ceux qui prônent des menaces de mort en direct à la télévision ou ceux qui banalisent des insultes racistes et islamophobes à longueur d’ondes et de journée.
La démocratie n’est pas un faire-valoir à agiter pour condamner pour apologie du terrorisme ceux qui rappellent qu’il y a déjà plus de 20 000 tués (et non pas morts) dont 8 000 enfants dans la bande de Gaza. Pas plus qu’elle ne peut servir à museler ceux qui rappellent que l’ONU avait indiqué que « les Palestiniens couraient un grave danger de nettoyage ethnique massif » ou encore ceux qui rappellent que ce n’est pas la Palestine qui a fait l’objet de plus de 50 résolutions et condamnations de l’ONU, qui n’ont pas été respectées ni prises en compte.
Tout ceci est parfaitement orchestré par des grands médias qui nous imposent un prisme biaisé de la réalité historique, et il convient d’en rappeler quelques notions : Non, ceci n’est pas un conflit mais une guerre d’occupation. Non, ceci n’est pas une guerre entre musulmans et juifs mais une guerre entre occupants et occupés. Non, l’occupation n’a pas commencé le 7 octobre 2023. Oui, une paix juste et durable est possible en respectant les résolutions de l’ONU. Et si une paix juste n’est pas instaurée alors il y aura toujours des résistants qui s’élèveront contre les oppresseurs, et des occupés contre des occupants. Ainsi la nature humaine est faite.
Mais aujourd’hui, face à ce déferlement haineux, la communauté musulmane est encore plus inquiète de se retrouver démunie sans défenseurs fiables et à la hauteur des enjeux et des défis de l’heure, alors que ceux qui prétendent la représenter sont pléthores mais sans réelle volonté ou capacité d’aller au-delà de rares communiqués sans portée ni effets.
Jil Jadid Monde condamne avec la plus grande fermeté les attaques contre la communauté musulmane et algérienne en particulier, et appelle à continuer à exprimer son humanisme et sa consternation de façon pacifique et citoyenne.
Jil Jadid Monde appelle tous les représentants de cette communauté à jouer leur rôle avec responsabilité, courage, honnêteté et volontarisme, et ne pas se laisser emporter par des cercles obscurs ou des desseins inavoués ne servant en aucun cas les intérêts des musulmans.
Jil Jadid Monde appelle toute la communauté algérienne à continuer à garder son sang-froid devant ces appels répétés, et manifestement impunis, à la haine dont ils font l’objet.
Paris, le 28/11/2023
Le Bureau Exécutif de Jil Jadid Monde