Communiqué du Conseil Politique – Février 2024

Communiqué du Conseil Politique – Février 2024

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Communiqué

Alger le 03 Février 2024

 

Le Conseil Politique s’est réuni ce samedi 03.02.2024.

Il a ainsi débattu de plusieurs questions :

1) Le génocide à Gaza : Le Conseil Politique de Jil Jadid exprime son entière solidarité avec le peuple Palestinien qui est soumis à un génocide et à une épuration ethnique dans les faits et proclamés ouvertement par les dirigeants de l’entité sioniste.

La Cour International de Justice a fait un premier pas, à la suite de sa saisine par l’Afrique du Sud. Cependant, à part quelques pays courageux qui se sont élevés devant la barbarie israélienne, Jil Jadid est profondément heurté par l’indifférence totale voire une complicité des pays qui soutiennent aveuglément l’Etat raciste.

Jil Jadid espère que l’UNRWA soit rapidement soutenue par l’ensemble de la communauté internationale pour protéger, autant que faire se peut, les populations exposées aux pires conditions de vie.

Jil Jadid soutient les initiatives de l’Algérie auprès du Conseil de Sécurité et relève le mérite historique du rôle de l’Afrique du Sud auprès de la Cour Internationale de Justice qui a rehaussé son prestige auprès des peuples du monde. Aujourd’hui, il est temps qu’un cessez-le-feu intervienne et qu’une véritable solution soit imposée pour la création d’un Etat Palestinien souverain.

2) La déstabilisation du Sahel : Jil Jadid exprime sa profonde inquiétude face à la dégradation politique et diplomatique dans la région. L’Algérie a toujours entretenu des relations fraternelles, de coopération et de soutien à ses voisins du Sud. Elle a déployé ses efforts pour concilier les populations de diverses ethnies au sein de leur pays en respectant et en favorisant leur stabilité. Le prolongement ethnique des populations à cheval entre nos pays ne peut laisser indifférent l’Algérie, pour sa sécurité et celle de ses voisins.

L’intervention de plusieurs pays aux intérêts divergents pourrait mettre à mal la stabilité et la sécurité des pays du Sahel dont les économies sont très fragiles. Seule une véritable politique de co-développement, de coopération et de dialogue entre l’ensemble des pays de la région pourrait offrir une solution à l’instabilité sécuritaire, au sous-développement chronique et à la paupérisation des populations.

La nouvelle position de l’Algérie au sein du Conseil de Sécurité devrait être une opportunité pour elle de porter la voix de l’Afrique et de jouer un rôle positif dans la résolution des conflits qui secouent notre continent.

3) Au plan politique, Jil Jadid relève une marginalisation persistante et contre-productive de la vie politique. A l’évidence, les partis politiques n’animent plus les débats nationaux qui en réalité, n’existent plus. Remplacer les partis politiques par une société civile légalement non concernée par la politique interpelle sur les intentions des autorités, d’autant plus que l’avant-projet de la loi organique sur les partis ne présage pas, loin s’en faut, d’une ouverture démocratique. Le danger d’une rupture de médiation entre la classe politique, y compris du pouvoir, avec le peuple peut entrainer une crise de confiance profonde à terme entre l’Etat et les citoyens. La question du multipartisme doit être abordée avec une conscience aigüe par les autorités. S’il est impossible de revenir au parti unique, il serait également irresponsable d’envisager des appareils politiques embrigadés pour servir en tant que faire-valoir.

4) Par ailleurs, les médias publics et privés ont perdu toute attractivité pour les citoyens, laissant ces derniers sous l’influence de médias orientées contre les intérêts nationaux et diffusants à partir de l’étranger. Seule une ouverture conséquente des canaux de communication peut rétablir une information crédible et pédagogique.

5) Cette étape est d’autant plus nécessaire que l’Algérie doit relever une multitude de défis. En effet, une politique de rassemblement des énergies nationales pour renforcer le front interne ne peut réussir que lorsque les autorités politiques accepteront le débat libre et une prise de responsabilité des différentes parties en toute conscience. Le retour aux anciennes habitudes de mobilisation sur la base d’alliances fictives ou d’intérêt électoral ne peut constituer une étape qualitative dans la pratique démocratique.

6) L’Etat de droit et la démocratie ne sont au final que des outils de consensus national pour libérer les énergies en vue d’engager un développement économique qui réponde aux besoins des citoyens et qui soit à la hauteur de leurs ambitions légitimes.

7) Ainsi, au plan économique, les autorités ont pu rétablir les grands équilibres macroéconomiques. L’ouverture du capital des banques publiques dénotent d’une volonté de transparence dans le milieu financier. La bourse d’Alger devra être activée pour construire une vraie place financière. Il est maintenant impératif d’encourager l’investissement et la production. La confiance des opérateurs est nécessaire pour une dynamisation de l’économie. Le rôle excessif de la bureaucratie dans la décision économique est en train d’étouffer les initiatives et de nourrir l’esprit de la corruption dans les administrations. Les erreurs d’application de lois répressives contre des opérateurs industriels et commerciaux doivent être recadrées. Il faut engager le pays dans une vraie stratégie de développement. Le temps presse, et les changements dans le monde risquent de devenir un handicap trop lourd à l’avenir.

8) Dans ce cadre, les bouleversements géopolitiques extrêmement rapides peuvent reconfigurer les alliances traditionnelles et offrir de nouvelles opportunités. Le monde est en phase de mutation et une mondialisation des échanges, inscrite dans un monde multipolaire, est en voie de s’imposer. Dans cette optique, l’Algérie doit définir avec précision ses choix et rassurer ses éventuels partenaires, anciens et/ou nouveaux, de manière à combiner nos volontés et nos ambitions sur le moyen et le long terme pour des intérêts partagés.

9) Le Conseil Politique félicite le Conseil Scientifique du parti pour l’ensemble de ses travaux durant l’année 2023.

10) Le Conseil Politique charge le Conseil Scientifique, en plus de ses actions traditionnelles, de remettre en chantier le programme national du parti qui date de 2021, pour le réactualiser à la lumière des évolutions dans les différents secteurs.

 

Pour le Conseil Politique,

Le Président,

Soufiane Djilali